Sur le pied de guerre : après une rapide concertation, les étudiants en médecine (Anemf), les internes (Isnar-IMG et Isni) et les jeunes généralistes (Reagjir) ont tranché. La liberté d’installation étant menacée par la proposition de loi Garot (article 1), de même que le volontariat dans la permanence des soins (article 4), ce sera la grève et la manifestation dans la rue à la fin du mois. « Pour défendre les patients, pour défendre la profession, et pour protéger [le] système de santé », les quatre grandes organisations représentatives des jeunes médecins ont annoncé ce mardi par communiqué une grève intersyndicale qui débutera le lundi 28 avril ainsi qu’une manifestation nationale des étudiants et internes le lendemain.
« Dogmatisme » de certains députés
Les juniors s’inquiètent plus que jamais des répercussions de la proposition de loi Garot, dont l’examen doit reprendre le mardi 6 mai en séance publique à l’Assemblée après le vote de l’article 1 la semaine dernière, visant à instaurer une régulation à l’installation des médecins libéraux (sur le principe d’une arrivée pour un départ dans les zones dites surdotées).
Pour les carabins, les internes et les jeunes généralistes, l’adoption définitive de ce texte représenterait un triple danger : « Un danger dans la lutte contre les déserts médicaux (…), un danger pour les patients et le système de santé (…), un danger pour l’attractivité de la médecine ambulatoire, à l’heure où d’autres modalités d’exercice prospèrent ». Et d’insister : « Face au dogmatisme de certains députés, persuadés que cette proposition changera le quotidien de leurs électeurs alors qu’ils s’avéreront pénalisés, le temps est à l’action. »
La menace a été jugée suffisamment forte pour que, cette fois, l’ensemble des syndicats juniors votent le principe de la grève (l’Isni s’étant prononcé dès lundi). Les modalités précises de cette action intersyndicale seront dévoilées en milieu de semaine prochaine.
Reste à savoir dans quelle mesure se mobiliseront également les syndicats de médecins libéraux seniors, eux aussi très inquiets. « On va les soutenir mais il n’y a pas de mot d’ordre pour l’instant de fermeture des cabinets ou d’arrêts des gardes », confie à ce stade le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, joint ce mardi.
Le gouvernement a engagé de son côté un cycle de concertations pour tenter de trouver une issue à cette crise à la reprise du débat parlementaire.
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