Les internes en médecine générale ont toujours plus de connaissances et de notions à maîtriser dans la spécialité. Mais les enseignements actuellement dispensés au cours du 3e cycle répondent-ils aux attentes des généralistes de demain ? C’est ce qu’a voulu savoir le syndicat des internes de médecine générale d’Île-de-France, le SRP-IMG, à travers une étude, menée en ligne entre mars et juin 2021*. Le syndicat en a publié les résultats. 304 internes de médecine générale (soit 20,5 %) de six facultés de médecine parisiennes ont répondu au questionnaire.
Moins de traces d'apprentissage
Les internes de médecine générale doivent rendre au cours de leurs différents semestres des traces d’apprentissage et récits de situations complexes authentiques (RSCA) qui sont intégrés à leur portfolio. Le nombre demandé varie selon les départements de médecine générale, mais interrogés sur ces travaux universitaires, les IMG parisiens, quelle que soit leur université, sont globalement favorables à une diminution du nombre de traces demandées. Pour les RSCA, ils sont plutôt partisans d’un statu quo et contre une augmentation. Même si le respect du droit aux demi-journées de formation est un cheval de bataille des IMG, il n’est pas toujours évident de le faire respecter.
« En pratique actuelle, tous les internes n’ont pas accès à leurs demi-journées de formation. Dans ce cadre, l’exercice des traces et RSCA peut être ressenti comme un poids supplémentaire et participer à l’épuisement de l’interne », commente le SRP-IMG.
Le syndicat considère donc qu’un nombre moins important de ces travaux universitaires « permettrait à l’interne de s’y plonger plus pleinement, et de mieux s’approprier cet exercice ». Il demande en tout cas une homogénéisation du nombre de traces et RSCA entre les différentes facultés.
Une demande qui s’applique aussi aux enseignements universitaires de la spécialité. Toutefois, même si les enseignements varient entre les différentes facultés, l’étude montre que les IMG déclarent avoir régulièrement des cours et groupes d’échange de pratiques (GEP) de relation de soins, peu de cours sur la prise en charge sociale et l’aide à la thèse (voire très peu dans certaines facultés) et très peu sur l’enseignement biomédical et la gestion du cabinet. Sur ce dernier thème, interrogés sur leur souhait, les internes sont nombreux à réclamer plus de cours sur l’aspect administratif et la gestion propre au métier de généraliste. Ils demandent aussi plus de cours théoriques plus axés sur le plan biomédical.
« Ceci est motivé par un besoin de formation théorique dans des domaines pas toujours maîtrisés. En effet, les internes présentent un niveau disparate à la sortie de l’externat, et n’ont pas forcément appris “l’essentiel” à la sortie du 2e cycle d’études. Les connaissances acquises ne sont d’ailleurs pas toujours adaptées à la pratique en tant que médecin généraliste, et la thérapeutique a été très peu abordée lors du 2e cycle de formation », analyse le SRP-IMG.
Les internes interrogés sont aussi favorables à davantage d’enseignements sur la prise en charge sociale ou la thérapeutique.
4e année à la carte
En dehors des cours théoriques, les IMG se prononcent en faveur de participation à des congrès non obligatoire, à l’accès à un développement professionnel continu (DPC) pendant l’internat ou encore à l’abonnement à des revues. Ils sont aussi aux trois quarts pour l’existence d’un référentiel commun de médecine générale. Le SRP-IMG propose donc, qu’a minima, un référentiel de connaissances officiel commun soit créé pour les six facultés d’Île-de-France.
En revanche, les avis des IMG sont beaucoup moins tranchés sur l’ajout d’une 4e année au DES de médecine générale qui semble se profiler pour les prochaines promotions. 37 % y sont favorables et 43 % défavorables. L’idée remporte davantage l’adhésion dans l'éventualité d'une 4e année facultative avec près de 7 internes sur 10 qui seraient pour. Seuls 12 % défendent en revanche celle d’une 4e année obligatoire.
Quoi qu’il en soit, si celle-ci est mise en place, ils souhaitent qu’elle prenne la forme de deux stages libres en fonction du projet professionnel et des besoins de l’interne (60 %) ou d’une formation spécialisée transversale (FST) (48 %).
« La 4e année ne doit en tout cas pas être une obligation de réaliser des stages en zones sous-denses, n’ayant pas grand intérêt pour la formation des internes, pouvant dégrader leur qualité de vie et retarder la réalisation de leurs projets personnels », appuie le SRP-IMG.
*L’étude a eu lieu du 10 mars 2021 au 19 juin 2021. 304 internes ont répondu sur 1 477, 133 TCEM1, 85 TCEM2, 86 TCEM3. 35 % sont inscrits à l’Université de Paris, 17 % à l’Université Paris-Est Créteil, 17 % à l’UVQS Simone Veil, 16 % à Sorbonne Université, 8 % à l’Université Paris Saclay, 7 % à l’Université Sorbonne Paris Nord.
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