Si les internes s’apprêtent à entamer ce vendredi 28 octobre leur deuxième jour de grève nationale contre l’ajout d’une 4e année au DES de médecine générale, leurs encadrants semblent eux être unanimes sur l’intérêt de l’allongement des études.
Après les enseignants, qui par la voix du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) et celle du syndicat national des généralistes enseignants (Snemg) ont apporté leur soutien à cette 4e année, c’est au tour de la Conférence des doyens des facultés de médecine de le faire.
Le président de la conférence le Pr Didier Samuel l’avait déjà fait lors des États généraux de la formation et de la recherche médicales, mais il a eu l’occasion de le réaffirmer lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce jeudi. « Sur l’aspect spécifique de la durée, nous y sommes favorables. Comme toutes les autres spécialités, la médecine générale mérite une phase de consolidation », a avancé le Pr Samuel.
Car à la question de l’intérêt pédagogique de cette année supplémentaire, le fait d’aligner la médecine générale avec les autres spécialités apparaît comme l’argument majeur des doyens. « Avec cette quatrième année, il y a un vrai besoin pédagogique qui leur donne une formation à l’égalité des autres spécialités médicales », avance le Pr Benoit Véber, vice-président de la Conférence.
Selon lui, elle permettra aussi aux internes de « mettre leur marque dans leur formation et colorer leur internat ». Car selon la Conférence des doyens on n’avance pas dans l’inconnu et la future maquette du DES de médecine générale est déjà connue. « Nous avons revu toute la maquette de médecine générale, on sait exactement ce qu’il y aura dedans si elle est validée », confie-t-il.
Pas un saut dans l'inconnu
Pour la plupart des IMG il y aura donc en tout deux années de stages en médecine générale en ambulatoire : le stage de praticien niveau 1, le Saspas et donc cette dernière année. Mais, même si l’article du Plfss qui crée cette 4e année prévoit une année entièrement en ambulatoire, la Conférence des doyens assure que pour une partie des internes, ceux qui souhaiteraient faire une FST (formation spécialisée transversale), un des deux semestres de la phase de consolidation le permettra.
« Cela rouvre la possibilité d’avoir un semestre libre et de donner une coloration à sa formation », assure le Pr Véber, ajoutant qu’un arrêté ministériel devrait être ajouté pour permettre cette option.
Que ce soit sur l’inquiétude des internes de voir entériner une 4e année sans savoir ce qu’il y aura dedans ou sur celle d’un manque potentiel d’encadrants, la Conférence des doyens les balaie donc d’un revers de main. La maquette est déjà connue et d’après les chiffres du CNGE, le nombre de 12 000 MSU jugé suffisant pour la 4e année sera atteint. « Il faut bien donner un top départ », déclare le Pr Véber.
Pour les Doyens, la raison de la crispation des internes sur cette 4e année c’est surtout la menace de coercition. Et là-dessus comme l’a redit le Pr Samuel, la Conférence des doyens apporte son soutien aux étudiants : elle est contre.
Une position sans équivoque… enfin presque. « Nous sommes conscients des difficultés et de la nécessité de répartir les forces sur les territoires », complète le Pr Samuel. Et le Pr Véber de mettre en avant comme argument de protection des internes contre la coercition et le parachutage en solo dans les déserts, les agréments nécessaires pour un terrain de stage. « Les ARS ne peuvent ouvrir des stages que si un agrément a été donné », avance-t-il. « Ils vont déjà en zone sous-dense sans même s’en apercevoir, donc il faut les rassurer là-dessus », ajoute-t-il. Les principaux concernés apprécieront sans doute.
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