« Jolis lacs, proximité avec les Alpes, villages authentiques, moyennes montagnes, activités et loisirs sportifs et, bien sûr, gastronomie locale...! », ce ne sont pas les arguments qui manquent au Dr Éric Blondet pour décrire les nombreux atouts de sa région. « La Bourgogne-Franche-Comté offre un cadre de vie des plus agréables », résume ce neurochirurgien installé à Mâcon depuis bientôt 15 ans.
Constatant les tensions de recrutement dans sa région, ce spécialiste, président de l'URPS médecins libéraux, a décidé de lancer avec ses collègues une campagne de promotion destinée aux internes des facultés de médecine de Dijon et Besançon. Objectif de cette communication baptisée « Adopte la Bourgogne-Franche-Comté » ? : présenter aux étudiants les facettes du territoire afin qu'ils trouvent de bonnes raisons de s'y installer.
Se projeter à Nevers ou Belfort
L'enjeu est donc de taille. Avec une densité de 259 médecins pour 100 000 habitants, la région présente une des densités de médecins en activité régulière les plus faibles. En sus, seuls 35 % des médecins formés en Bourgogne s'y installent. « On se rend compte que beaucoup d'étudiants viennent faire leur internat à Dijon et repartent exercer dans leur région d'origine dès la fin de leurs études », étaye le président de l'URPS ML.
Pourtant, cet exode pourrait être en partie évité. « En faisant découvrir notre territoire au travers de stages, les étudiants pourraient plus facilement se projeter dans des villes comme Mâcon, Nevers, Belfort ou Auxerre. Ce sont des coins qui offrent un cadre de vie idéal et de bonnes conditions d'exercice », résume le praticien. Autre argument de taille, l'accès facilité aux spécialistes. « Ici, le lien entre le premier et le second recours est fluide grâce à un bon maillage entre les établissements. Alors que l'accès aux spécialistes constitue un frein à l'installation pour de nombreux jeunes médecins, cet avantage permet de sécuriser leur installation », vante-t-il.
L'installation ne se résume pas à une prime
C'est donc pour faire valoir ses arguments que l'URPS a lancé une campagne de com' dont le point culminant se tiendra le 16 mars à la Saline royale d’Arc-et-Senans dans le Doubs, inscrite sur la liste du patrimoine mondial par l'Unesco. L'occasion pour les internes de rencontrer des praticiens déjà installés. Au programme : ateliers par spécialités, rencontres pour les stages et remplacements, animations autour des atouts de la région et soirée pour « permettre aux internes de créer des liens pour leur exercice futur ».
Avec cette initiative conduite en partenariat avec l'ARS et le conseil régional, le Dr Éric Blondet espère déclencher une dynamique vertueuse. « Nous souhaitons sortir de la morosité ambiante. Nous connaissons les difficultés et nous les regardons en face mais nous souhaitons les surmonter ! » balaye-t-il. Le neurochirurgien mise davantage sur l'attractivité de sa terre natale plutôt que sur une quelconque carotte financière. « Une installation ne se résume pas à une prime, il faut que l'interne ait un vrai projet de vie professionnel et personnel pour qu'il reste de manière pérenne sur le territoire ! »
Reste à savoir si cette opération séduction portera ses fruits sur le plan démographique. Mais si l'on en croit l'adage de cet invétéré bourguignon, « ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, il faut juste prendre le temps que l'eau s'écoule… »
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre
À Clermont-Ferrand, un internat où « tout part en ruine »
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU