Un amendement au projet de loi Santé adopté par le Sénat, contre l’avis du gouvernement, prévoit que les internes en médecine générale effectuent une année de pratique « en autonomie » en cabinet ou en maison de santé lors de leur dernière année d'études, en priorité dans les zones sous-denses. Décriée, par les syndicats d'étudiants, cette disposition ne convient pas non plus, pour l'heure, à leurs enseignants.
« Cet amendement partait d’une très bonne idée mais il est inapplicable en l’état et dangereux pour la formation en médecine générale dont le DES est déjà le plus court de toutes les spécialités », relève le CNGE (Collège national des généralistes enseignants) dans un communiqué paru mardi. De son côté, le Snemg (Syndicat national des enseignants en médecine générale) a affirmé vendredi qu'une telle mesure « casserait » la maquette actuelle du 3e cycle mise en place récemment, que le syndicat juge « nécessaire à la formation des internes généralistes ».
Une 4e année… et des moyens !
Une telle disposition « ne pourrait donc voir le jour que dans le cadre d’une 4e année de médecine générale comme l’ont suggéré les sénateurs dans l’argumentaire de l’amendement », précise le Snemg.
Même son de cloche du côté du CNGE, qui explique que « le principe de l’année professionnalisante (...) est exactement le projet qu’il faut et qui manque aujourd’hui pour la formation des étudiants et pour la démographie médicale », et souligne qu’il est « équivalent au projet de 4e année du DES de médecine générale que les universitaires réclament depuis plusieurs années. »
En plus d'une quatrième année, les deux syndicats profitent de l'occasion pour réclamer des moyens financiers supplémentaires. « Il faudrait également accorder à la filière universitaire de médecine générale les moyens qui lui manquent et qui ne lui ont jamais été accordés depuis sa création », affirme le Snemg.
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« Il ne reste aujourd’hui qu’à convaincre les ministres que les territoires, les patients, les étudiants et la médecine générale méritent cette 4e année indispensable pour l’accès aux soins et la santé des Français », conclut le CNGE.
Lors des débats, la ministre de la Santé a déclaré ne « pas être favorable à ce que la formation des médecins généralistes soit portée à 4 ans » : « Cela obligerait de revoir toutes les maquettes de formation de toutes les spécialités à 4 ans qui devraient passer à 5 ans », a-t-elle argumenté.
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