Ça pique ! Alors que les étudiants étrangers devaient jusqu’à présent s’acquitter des mêmes frais que leurs homologues français pour suivre des études supérieures, Édouard Philippe a annoncé mi-novembre la multiplication par quinze du coût des tarifs d'inscription dans l'Enseignement supérieur pour les étrangers non-communautaires (non-issus de l'Union européenne, ndlr).
Dès son annonce, la mesure a fait bondir les associations étudiantes. « Ce n'est pas aux étudiants de contribuer au sous-financement de l’Enseignement supérieur par l’État », s’est ainsi indigné le premier syndicat étudiant, la Fage.
17 000 étudiants étrangers en médecine
Cette mesure devrait avoir un impact sur la fréquentation des UFR santé. En 2016-2017, les facultés de médecine, d'odontologie et de pharmacie de France comptaient, plus de 17 000 étudiants en médecine étrangers*, dont 12 991 ne venaient pas de l'UE. Pour ces derniers, une année de premier cycle coûtera 2 770 euros au lieu de 170, une année de second cycle 3 770 euros, contre 243 actuellement.
Mercredi, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF et la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA) dénoncent une « mesure discriminatoire, qui, sous le couvert d'attractivité, va principalement exclure les étudiants internationaux aux revenus les plus précaires ». « La mise en place d'une discrimination sociale est intolérable, et nuit intrinsèquement à l'aspect universel de l'enseignement supérieur français », déplorent-elles.
L'ANEMF et l'IFMSA qualifient cette mesure de « vrai pas en arrière », à l'heure où l'IFMSA « développe activement le réseau des étudiants en médecine, à travers de nombreux échanges académiques, des actions de santé publique et de développement durable, des formations ».
Contactée par « Le Généraliste », la présidente de l'ANEMF, Clara Bonnavion, estime que la venue d'étudiants étrangers permet de « faire rayonner le savoir français » à l'étranger, en plus de constituer un « enrichissement » pour leurs camarades.
Pour le Premier ministre, cette hausse soudaine des tarifs d'inscription doit permettre à un étudiant étranger sur quatre de bénéficier d’une bourse ou d’une exonération. « Ce n'est pas suffisant, étant donné l'importance de cette hausse », souligne Clara Bonnavion.
Matignon ambitionne de porter d'ici 2027 à 500 000 le nombre d'étudiants étrangers que la France accueille chaque année, contre un peu plus de 300 000 actuellement.
*Source : enquête 2017 MESRI-SIES sur les établissements d’enseignement supérieur
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