Réunie ce week-end à Clermont-Ferrand en conseil d’administration, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) a élu son nouveau bureau. Marianne Cinot, interne rennaise de 27 ans en 4e semestre et ancienne porte-parole de la structure, succède à Lucie Garcin à la présidence. L'attractivité de la médecine générale est la priorité de la 23e présidente de l’Isnar-IMG. Entretien.
Comment et pourquoi vous êtes-vous engagée dans une structure syndicale ?
Marianne Cinot : Je ne baignais pas dans le milieu associatif au début de mes études. J’ai intégré l'Isnar-IMG au début de mon internat et j’ai trouvé cela vraiment passionnant. Essayer de faire avancer les choses, proposer des mesures pour défendre nos co-internes, améliorer les conditions de travail, répondre à des problématiques de santé publique comme l’accès aux soins et s’engager vraiment pour que le système de santé évolue de la meilleure manière possible, voilà ce qui me motive.
Quelles vont être les priorités de votre mandat ?
Nous allons travailler en continuité avec Lucie Garcin et Pierre Guillet (ex présidente et vice-président). Sur le volet de la formation, nous continuerons à travailler sur la cohérence des différentes réformes et notamment sur l’articulation des 2e et 3e cycles des études médicales. Sur les conditions de travail, nous demandons une réglementation des demi-gardes avec une reconnaissance de la demi-garde en semaine. Nous souhaitons aussi faire évoluer la rémunération des internes. Actuellement, celle-ci se fait en deux parties : une qui vient de l’employeur et une autre qui vient du ministère avec les crédits Merri. Nous allons de nouveau demander, comme nous l'avions fait il y a quelques années, la mise en place d’un « budget sac à dos ». C’est-à-dire, qu'une seule enveloppe soit attribuée à un interne. Cela permettrait par exemple plus de mobilité car aujourd’hui le crédit Merri pour l’interne est reversé à l’ARS dont dépend son UFR, ce qui complique toute mobilité inter-CHU.
Sur quels axes nouveaux souhaitez-vous mettre l’accent ?
Tous les dossiers sur lesquels nous travaillons visent à accroître l’attractivité de la médecine générale. Celle-ci passe aussi par le développement de la recherche en soins primaires. Pour cela, il faut impliquer les internes, les sensibiliser, qu’ils puissent se porter candidats à des années recherche etc. Nous mettrons en place des campagnes de communication pour promouvoir la recherche. Cette année, des projets de recherche seront présentés sous forme de posters pendant notre congrès en février. Le prix Varney, qui distingue les travaux originaux valorisant la médecine générale, récompensera le meilleur d'entre eux.
Pour la première fois la médecine générale a fait le plein après les ECN, est-ce un bon signal d’une plus grande attractivité de la spécialité ?
Nous sommes très satisfaits de cette évolution. C’est un bon signal, cela montre que les jeunes s’engagent. Les jeunes arrivent mais il faut leur laisser le temps de se former. D’ailleurs, nous allons forcément continuer à travailler sur l’accès aux soins, car nous savons que la question des déserts médicaux sera de nouveau mise sur la table avec les élections municipales (15 et 22 mars 2020, NDLR). Nous resterons proactifs comme nous avons pu l’être en proposant des solutions concrètes et en accompagnant vraiment les jeunes et futurs généralistes. Notamment, nous aimerions beaucoup voir enfin se concrétiser de réels guichets uniques pour faciliter les démarches administratives et l’accompagnement des jeunes généralistes.
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