Malgré une courbe épidémiologique en dents de scie, le bilan italien des derniers jours est globalement positif. Après une remontée des nouveaux cas la semaine dernière dont 306 en 24 heures, les chiffres publiés par le ministère de la Santé indiquent une nouvelle inversion de tendance. Moins de nouveaux cas ont été rapportés malgré les quelque 600 foyers détectés un peu partout dans la botte. Enfin, le nombre de patients hospitalisés ou placés en soins intensifs est en nette diminution. En ce début de semaine, seulement 44 patients sont hospitalisés en réanimation.
Toujours selon les données du ministère de la Santé, cinq régions (Ombrie, Sardaigne, Calabre, Vallée d’Aoste et Basilique) affichent un taux de contamination de 0. En revanche, la moyenne d’âge des nouveaux patients a baissé et tourne autour de 43 ans.
Des mesures sanitaires aux frontières
L’Italie, désormais encerclée par la remontée de l’épidémie chez ses voisins (Balkans, Espagne et Roumanie), a décidé de renforcer les mesures de sécurité pour éviter une remontée en flèche de l’épidémie. Une attitude dictée par les recommandations de plusieurs épidémiologistes et microbiologistes, comme le Pr Andrea Crisanti de l’université de Padoue, qui prédit un rebond important non plus à l’automne prochain mais vers la fin août.
À l’instar de la France, le gouvernement italien réfléchit à la fermeture temporaire de ses frontières avec la Catalogne qui enregistre un rebond important de la contamination. Face à l’augmentation de cas importés par des personnes contaminées à l’étranger, Nicola Zingaretti, gouverneur de la région du Latium et secrétaire national du parti démocrate, s’apprête à signer un décret autorisant des contrôles sanitaires sur les passagers arrivant en autocar, notamment de la Roumanie et de la Bulgarie.
Ce dispositif concerne en particulier les auxiliaires de vie originaires des anciens pays de l’Est qui s’occupent des seniors pour remplacer les maisons de retraite quasi inexistantes et le manque d’aides à domiciles, l’État étant quasiment absent dans la gestion au quotidien du quatrième âge. Avec la réouverture des frontières, des centaines de travailleurs étrangers sont actuellement de retour dans la péninsule et plusieurs cas de contaminations ont déjà été détectés.
Des contrôles stricts dans les lieux publics
La mesure adoptée par le gouverneur du Latium s’ajoute au dispositif introduit la semaine dernière par le ministère de la Santé qui prévoit la mise à l’isolement des ressortissants étrangers ayant séjourné en Bulgarie ou en Roumanie durant les deux semaines précédant leur arrivée en Italie.
Au chapitre national, le gouvernement a également renforcé les contrôles pour éviter les rassemblements et faire respecter la norme sur la distanciation. Ainsi, des soldats sont déployés sur les plages et des patrouilles de policiers en uniforme mais aussi en civil ratissent les restaurants, les magasins et les bars pour contrôler le port du masque obligatoire dans les lieux publics clos. Les contrevenants risquent une amende de 400 euros et les exploitants des locaux publics, un retrait provisoire de la licence commerciale et la fermeture pendant cinq jours de leur activité.