Dans une collection de « Classiques »

À l’école des textes contemporains

Par
Publié le 12/03/2021
À destination des collèges et des lycées, des pièces d’auteurs du jour sont éditées et analysées. Idéal pour les enseignants comme pour les amateurs.

On aimerait être encore collégien ou lycéen pour avoir la chance d’aborder le théâtre de notre temps avec ces ouvrages plaisants et remarquables. Mais rien ne vous empêche, si vous aimez la littérature dramatique contemporaine, d’acquérir ces livrets très complets. Une initiative de « l’Avant-scène théâtre » et des éditions Nathan, associées pour cette proposition spécialement pensée pour les enseignants et les élèves (collection « Carrés classiques/Théâtre contemporain », chaque volume 5,50 €, carresclassiques.com).

Les deux premiers titres viennent de sortir. Ils puisent dans les fonds très riches de « l’Avant-scène théâtre » en privilégiant des textes récents et des thèmes susceptibles d’intéresser la jeunesse. Ce sont deux histoires assez sombres qui ont été choisies. Ainsi « le Fils » de Florian Zeller. Nicolas, un adolescent de 17 ans dont les parents ont divorcé sèche ses cours depuis plusieurs mois. Sa mère, avec qui il vit, appelle au secours son père. Mais ce dernier vient d’avoir un autre enfant, et c’est une souffrance pour l’aîné, tenté par la destruction jusqu’aux pensées suicidaires… Un propos difficile. La pièce a connu un vrai succès, car elle touche profondément. Avec Florence Renner, agrégée de Lettres modernes, elle est analysée sous des angles clairs tels « Le mal-être adolescent ou la dépression mise en scène », « Se donner la mort sur scène et hors scène », exemples classiques à l’appui. Des entretiens avec l’auteur et le metteur en scène Ladislas Chollat sont également proposés.

« La Machine de Turing », de Benoit Solès, est également un succès de la scène. Le comédien s’est inspiré d’une pièce d’Hugh Whitemore, « Breaking the Code », d’après l’ouvrage d’Andrew Hodges consacré à la vie, fascinante et tragique, du savant Britannique Alan Turing. Mathématicien de génie, il cassa le code Enigma, machine de cryptage des messages nazis, en 1942, ce qui épargna des milliers de vie. Mais parce qu’il était homosexuel, il fut traité cruellement par la société, les hiérarchies, et finit par se donner la mort. C’est Françoise Rio, agrégée de Lettres modernes, qui éclaire la pièce selon des thèmes divers.

 

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du médecin