L'hôpital de Besançon sera jugé mercredi et jeudi devant le tribunal correctionnel de cette ville pour avoir délibérément exposé certains de ses salariés à l'amiante, pendant plus de quatre ans. "C'est la première fois en France qu'un établissement de santé est jugé pour une exposition délibérée de ses salariés à l'amiante", a déclaré à l'AFP Vincent Maubert, délégué CFDT du centre hospitalier régional universitaire Jean Minjoz.
Une cinquantaine de salariés du centre hospitalier, ainsi que les syndicats CFDT, CGT, FO, SUD et le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) se sont portés partie civile. Les plaignants reprochent à la direction de l'établissement, poursuivie pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui", de les avoir fait travailler dans des locaux amiantés, entre 2009 et 2013, alors qu'elle était au courant du risque et malgré des avertissements répétés.
Des accusations réfutées par le CHRU de Besançon, qui expliquait en mai qu'il avait agi dans "la plus grande transparence" lors de travaux de "mise en sécurité et désamiantage" engagés en 2008.
En 2011, un rapport de l'inspection du travail avait conclu à une "mise en danger délibérée de la vie d'autrui". D'après ce rapport, le CHRU a, "en pleine connaissance de la présence de matériaux amiantés dans ses bâtiments depuis novembre 2006, exposé ses salariés aux poussières d'amiante" sans les informer ni les former.
Jusqu'à présent, un seul salarié du CHRU, parti en retraite en 1995, a été diagnostiqué malade de l'amiante, d'après l'intersyndicale qui ne sait pas s'il a déposé plainte. Il n'est pas concerné par le procès à venir.
(d'après AFP)
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