Afin de prendre en charge les patients atteints de Covid-19, de nombreux centres dédiés ont ouvert leurs portes en ambulatoire et à l'initiative des professionnels. Alors que l'épidémie recule en France et que beaucoup de ces centres ferment leurs portes ou sont transformés en lieux de prélèvement, certains médecins aimeraient que les pouvoirs publics en tirent quelques enseignements. C'est le cas du Dr Mickael Riahi, médecins dans le 19e arrondissement de Paris et délégué des Généralistes-CSMF en Ile-de-France. Dans la région francilienne, l'Agence régionale de santé (ARS) « a fixé le cap pour la refonte du système de santé », estime le praticien. Si la rémunération des professionnels de santé investis dans les centres covid par les ARS a été très inégale selon les régions, l'agence d'Ile-de-France a été parmi celles qui ont le plus investi.
420 euros pour trois heures de consultations
Elle a mis en place des forfaits de 420 euros toutes les trois heures pour un médecin généraliste et 260 euros pour une infirmière dans les centres Covid. Une rémunération jugée à la hauteur par le Dr Riahi : « C'est le coût de notre exercice, Covid ou non. Si on prend la moyenne de trois patients vus par heure, cela revient à 45 euros la consultation », estime le généraliste à l'initiative d'un centre Covid à Paris. En plus de cet acte majoré, les praticiens intervenant dans les centres « n'avaient ni loyer ni charges à payer et des infirmiers et assistants sur lesquels s'appuyer », fait remarquer l'omnipraticien. Selon lui, ces critères sont également à prendre en compte à l'heure où le gouvernement souhaite faire évoluer le système de santé.
« 45 euros la consultation simple et un forfait structure aux alentours de 60 000 euros annuels seraient une bonne base de départ pour négocier », estime le Dr Riahi. Le président des Généralistes-CSMF 75 revient également sur le « Ségur de la santé » promis par le gouvernement et visant notamment à aborder la question de la revalorisation financière des personnels hospitaliers. « Ce serait une erreur de basculer vers un système hospitalo-centré. Il faut repenser les tarifs et appliquer les mêmes en ville et à l'hôpital pour médecins, les infirmiers », plaide-t-il.
Les concertations autour du Ségur de la santé doivent débuter le 25 mai et la CSMF compte bien faire entendre au gouvernement que la question de la revalorisation de la médecine de ville doit y être intégrée. Cette revendication n'est pas uniquement portée par le bureau francilien de la Conf puisque le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, a lui aussi réclamé mi-mai lors d'une conférence de presse une revalorisation du G et du forfait structure.
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