Après la revalo du C à 25 euros, la nomenclature du médecin généraliste s’enrichit un peu plus au 1er novembre. Prévues dans la convention médicale signée l’an dernier, les consultations « complexes » (46 euros) et « très complexes » (70 euros) « correspondent à la prise en charge de patients présentant une pathologie complexe ou instable ou à des situations cliniques comprenant un fort enjeu de santé publique », précise la convention. Si beaucoup d’entre elles concernent les spécialistes, les médecins de famille pourront aussi bénéficier de certaines de ces nouvelles cotations. Celles-ci devraient permettre à la médecine générale d’être mieux valorisée pour les consultations plus chronophages et techniquement plus compliquées.
Trois consultations complexes
> En santé publique, la sexualité et l’obésité Deux types de consultations complexes de santé publique à 46 euros sont concernés par les nouvelles revalos. Il s’agit tout d’abord de la « première consultation de contraception de 15 à 18 ans » (CCP). Cette cotation unique sera prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Pour cet acte, les patientes pourront demander à leur médecin de rester anonyme (via un NIR anonyme sur la feuille de soins) et ainsi « bénéficier de la dispense d’avance des frais, comme c’est le cas pour la contraception d’urgence », précise la Cnamts. Le deuxième acte complexe qui entre en jeu est la consultation de suivi de l’obésité (CSO), qui peut être utilisée pour tout enfant à risque d’obésité entre 3 et 12 ans. Il faut être le médecin traitant pour pouvoir coter cet acte. Le généraliste peut effectuer la CSO deux fois par an et par enfant. Contrairement à la contraception, cet acte n’est pas pris en charge à 100 % par la caisse.
> Suivi des nourrissons revaloriséLes consultations obligatoires de l’enfant (COE) existaient déjà auparavant au tarif de 39 euros mais passent à 46 euros grâce à la nouvelle convention. Effectuées à 8 jours, 9 mois et 24 mois, il s’agit de consultations plus longues et plus complexes, qui à ce titre ont bénéficié d’une revalorisation. Actuellement, elles sont réalisées à 80 % par des généralistes.
... Et trois actes très complexes
> La VL dans l’Alzheimer revalorisée Les visites du généraliste chez les patients porteurs de maladies neurodégénératives passent à 70 euros (VL à 60 euros au lieu de 46 auparavant + MD 10 euros). Cette visite, aussi applicable en EHPAD, pourra être cotée jusqu’à trois fois par an au lieu d’une seule fois jusqu’alors. Cela doit inciter le généraliste à prendre le temps d’une consultation plus longue chez le malade, mais aussi encourager le maintien à domicile des personnes âgées.
> Annonce et prise en charge de maladies graves Au 1er novembre, le généraliste aura également accès à deux nouvelles cotations valorisées à 55 euros (G à 25 euros + majoration de 30 euros). Il s’agit de la MIS (cotation d’annonce des maladies graves) qui valorise la consultation initiale d’annonce de certaines maladies à potentiel évolutif ou à caractère chronique, le cancer et les pathologies neurodégénératives. Le code PIV concerne, lui, une consultation d’annonce du VIH. Ces deux nouvelles majorations devront être cotées MTX auprès de la caisse.
Ce que le généraliste y gagne
Qui dit revalorisations, dit augmentation du revenu pour les médecins généralistes libéraux. Difficile de faire une moyenne des gains, qui dépendront des caractéristiques de sa patientèle. Les visites longues à 70 euros trois fois par an pourraient représenter environ 5 000 euros supplémentaires par an pour un médecin généraliste qui a parmi ses patients en ALD une cinquantaine de malades souffrant d’une pathologie neurodégénérative. Au total, l’Assurance maladie a prévu – toutes disciplines confondues – un investissement global de 37 millions d’euros annuels pour ces nouvelles consultations, qui pour la première fois vont dans le sens d’une hiérarchisation et d’une nomenclature plus diversifiée. Les syndicats espèrent d’ailleurs que ces visites longues se multiplient à l’avenir pour la prise en charge d’autres pathologies complexes.
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