Les modalités précises de rémunération des médecins généralistes participant à l'identification des personnes contacts des patients Covid + se précisent. Après avoir annoncé une consultation revalorisée 55 € (G ou TCG + MIS) pour la consultation d'annonce du test positif et de recherche des cas contacts proches (cercle familial) et un forfait de 2 et 4 € prévu en complément pour les médecins qui souhaiteraient renseigner les contacts au-delà de la cellule proche du patient, l'Assurance maladie a dû revenir sur ce deuxième point. Ce forfait progressif en fonction du nombre de personnes contact renseignées et de la complétude des données inscrites dans le téléservice Ameli pro "Contact Covid" n'a en effet pas été retenu dans le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire coté le week-end dernier. « Un amendement du gouvernement indique de manière précise qu'on ne peut pas faire varier la rémunération des médecins en fonction du nombre d'informations saisi pour chaque personne concernée », a indiqué le directeur de la Cnam Nicolas Revel lors d'une conférence organisée ce mercredi par l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS).
Un forfait pourtant justifié selon Nicolas Revel
Le directeur de l'Assurance maladie a semblé regretter cette décision du gouvernement et la polémique qu'elle a pu générer. Certains responsables politiques et médecins estimaient en effet que cette rémunération soulevait des questions éthiques. « Je suis assez surpris de la polémique sur ce mode de rémunération car les raisons qui nous y avaient conduits étaient selon moi justifiées. Le renseignement de toutes les personnes croisées est chronophage et cela ne prend pas le même temps si le patient a croisé 3 ou 30 personnes dans les 48 heures précédent le début des symptômes », a confié Nicolas Revel. Et d'ajouter : « La critique qui est intervenue m'a choqué, certains parlaient même d'une prime à la délation. C'est une vision de la déontologie médicale très surprenante. »
Pour remplacer ce forfait censuré par la loi, les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie se sont à nouveau entretenus en début de semaine pour définir comment valoriser le tracing des cas contact hors cellule familiale par le généraliste. Si rien n'est officialisé, Nicolas Revel a assuré avoir proposé au ministère la mise en place d'une consultation supplémentaire à 25 € remboursée à 100 % par l'Assurance maladie, qui interviendrait dans un second temps si le médecin souhaite approfondir les investigations. Celle-ci se ferait « en téléconsultation visio ou par téléphone après la première consultation à 55 € », a-t-il précisé. Le directeur de la Cnam en a profité pour réaffirmer que les règles facilitant l'accès aux téléconsultations pendant la crise sanitaire allaient se poursuivre. « Je n'estime pas que la crise est terminée », a justifié Nicolas Revel.
Téléservice opérationnel depuis ce matin
Concernant le téléservice Contact Covid, certains médecins généralistes ont pu être surpris de ne pouvoir y accéder en ligne depuis lundi 11 mai, date du déconfinement. La publication du décret d'application de la loi autorisant la création de ce téléservice a en effet retardé sa mise en place et Contact Covid n'est accessible que depuis ce mercredi. « Il est ouvert depuis ce matin et fonctionne, assure Nicolas Revel. Et les médecins qui ont reçu des résultats de tests PCR positifs ces derniers jours ne doivent pas hésiter les déclarer a posteriori dans le téléservice ».
Enfin, le directeur de la Cnam a esquissé une réponse à la demande des syndicats de médecins libéraux et du Collège de médecine générale, qui réclamaient également une revalorisation d'un acte « préalable au déconfinement » des patients âgés et/ou chroniques. Cette consultation permettrait d'évaluer les risques d'une sortie d'isolement des patients fragiles et d'éventuellement reprogrammer les suivis mis en suspens à cause du confinement. Nicolas Revel n'a pas totalement fermé la porte à cette possibilité, assurant être actuellement en discussion avec les syndicats et le ministère de la Santé sur ce sujet.
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