Oui à la dématérialisation des arrêts de travail, mais non à son obligation. Dans un communiqué, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) « s'inquiète de l'annonce d'une obligation de dématérialisation des arrêts maladie ». Cette mesure figure parmi les deux propositions de la mission IJ (nommée par Édouard Philippe) intégrées par amendement au PLFSS 2019.
Fin septembre, jugeant que le système actuel pour les arrêts maladie est « peu responsabilisant pour l’ensemble des acteurs », le Premier ministre avait chargé trois experts, dont le Pr Stéphane Oustric, généraliste à Toulouse, d'étudier la nécessité de faire évoluer le cadre d’indemnisation et de contrôle des arrêts maladie. Et auquel cas, de formuler des propositions. Lors d'un premier point d’étape en octobre, les experts en avaient déjà présenté dix au gouvernement.
Le SNJMG plaide pour l’incitation
Si l’amendement prévoit un calendrier progressif, le syndicat de jeunes médecins « désapprouve le principe "sec" d’une obligation de dématérialisation » et souhaite qu’Agnès Buzyn opte pour une démarche incitative, « à l’exemple de ce qui se fait pour la télétransmission des feuilles de soins électroniques ».
L’organisation souligne également que « la "fraude" aux arrêts maladie reste marginale » et que des facteurs tels que le recul de l’âge à la retraite ou la dégradation des conditions de travail de certaines personnes peuvent expliquer le nombre croissant d’arrêts maladies délivrés par les praticiens.
Le syndicat conclut en dénonçant « la dérive des contrôles de l’Assurance maladie sur les prescriptions d’arrêts de travail » qui touche « de plus en plus médecins inquiétés sur la base de quotas statistiques ne tenant pas compte des réalités de leur pratique quotidienne auprès de travailleurs en souffrance. »
Les médecins de Saint-Brieuc, en bisbille avec leur CPAM, ne diront pas le contraire.
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