La tension suscitée par l’élaboration de la future convention est à son comble. Alors que MG France en appelle désormais au gouvernement, la CSMF a, pour sa part, décidé mercredi 22 juin de quitter la table des négociations. « Après quatre mois de discussions conventionnelles, les médecins n’ont obtenu que la sécurisation du régime de retraite ASV », a fustigé le syndicat, mercredi soir, qui marque sa mauvaise humeur après d'autres dans cette négociation. A l'issue d'un premier cycle de discussions thématiques et un second dédié aux propositions de l’Assurance maladie, « on constate que les moyens que la Caisse met sont très contraints », regrette Jean-Paul Ortiz. « Dès qu’on fait une proposition, la Caisse nous répond qu’elle n’a pas les moyens », poursuit le chef de file de la CSMF. Or, pour financer les 10 points qui constituent son « new deal », l’organisation estime nécessaire une enveloppe de 1,5 milliard d’euros, au minimum.
Jusqu’à présent, l’Assurance maladie s’est bien gardée de faire des propositions chiffrées. Elle semble toutefois prête à voir le C passer à 25 euros. Mais une telle augmentation limitera, a-t-elle rappelé à différentes reprises, la revalorisation des consultations plus longues et complexes, en passe d’être hiérarchisées selon leur contenu. Un autre élément chiffré est apparu à l’occasion de la séance sur la ROSP. Si elle accepte de sortir du dispositif le volet organisationnel, l’Assurance maladie ne lui consacrera pas davantage de moyens qu’actuellement. Ce qui fait dire, à Jean-Paul Ortiz, que « Nicolas Revel est l’artiste du recyclage ».
« On ne va pas faire une négo pendant 5 mois pour avoir 2 euros sur le tarif de consultation de base », s’emporte Jean-Paul Ortiz. Autrement dit, les gages apportés par l’Assurance maladie du côté de la médecine générale ne suffisent pas au chef de file de la CSMF… D’autant moins que les spécialistes de la Conf’ veulent eux aussi profiter de la nouvelle convention. « Sous couvert de mieux accompagner la nécessaire revalorisation du secteur 1 », l’Assurance maladie s’est vue accusée, par l’UMESPE de « mettre à l’index, pour le défaire définitivement disparaître, le secteur 2 à terme ». Et les spécialistes de la CSMF de demander, au début du mois, à leurs représentants « de continuer à proposer un nouveau secteur de liberté solidaire accessible à tous sur la base de l’expérience du Contrat d’accès aux soins, totalement reconstruit et débarrassé de son cadre trop rigide ». Un souhait partagé par d’autres syndicats mais manifestement pas par la Caisse.
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