Un jugement récemment rendu par un tribunal bolcheviste à Petrograd reconnaît aux malades qui n’ont pas été guéris le droit de ne pas payer leur médecin. À ce propos, on peut rappeler l’histoire de Sir Walter Strikland qui était affligé d’un asthme dont il souffrait beaucoup. Pour s’assurer les secours dont il avait besoin, il fit avec son médecin le traité suivant :
« Le 26 avril de la dix-huitième année du règne de Henry VIII, nous soussignés, sir Walter Strikland, chevalier, d’une part, et Alexandre Kennet, docteur en médecine, d’autre part, sommes convenus de ce qui suit : moi, Alexandre, m’engage, avec le secours et la permission de Dieu, à rétablir la santé de sir Walter Strikland, à le guérir de toutes les infirmités qui attaquent sa personne en général et son estomac en particulier, qui est la partie actuellement la plus souffrante de son corps, à lui administrer tous les remèdes que la médecine et l’expérience peuvent fournir et à apporter tous mes soins à rendre sa cure la plus prompte qu’il soit possible.
Je promets, en outre, de ne point le quitter sans sa permission, qu’il ne soit parfaitement rétabli ; et moi, sir Walter Strikland, je promets en reconnaissance des bons soins d’Alexandre, de lui payer vingt livres sterling en monnaie courante et bonne du pays, de la manière qui suit ; il sera donné cinq livres au dit Alexandre le premier mai prochain et le reste sera payé en parties égales en différents temps, mon choix, afin d’indemniser le dit Alexandre des dépenses qu’il fera en remèdes pour me rendre la santé. Et moi, Alexandre, déclare et reconnais que je serai content de la somme entière desdites vingt livres pour la récompense de mes soins et le paiement de mes remèdes. En foi de quoi nous avons signé le présent acte. Fait double et scellé de nos sceaux respectifs, les jour et an ci-dessus. »
Les soins du médecin n’eurent pas le succès qu’il en attendait : sir Walter Strikland mourut le 9 janvier de l’année suivante ; le médecin n’avait reçu que sept livres sterling et les héritiers de sir Walter lui refusèrent le reste de la somme, parce que, selon l’acte, il ne lui était payable que lorsqu’il aurait guéri son malade.
(« Mercure de France », février 1920)
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