Il paraît que c’est reparti… Mais pour qui ? L’Insee a fait état, mardi, d’une nette progression du pouvoir d’achat des ménages l’an passé qui a dopé, paraît-il, les dépenses des Français en 2015. Après avoir fait ceinture pendant cinq ans, nos concitoyens se sont donc, semble-t-il, un peu lâchés ces derniers mois. On ne peut, bien sûr, que se réjouir de cette reprise de la consommation ; signe, comme dirait le Président que, décidément, « ça va mieux ». Mais si la voiture a eu les faveurs des acquisitions, les dépenses de santé, en revanche, ne profitent pas de cette embellie, en tout cas pour les soins pris en charge par la collectivité. L’Insee fait même état d’un ralentissement entre 2014 et 2015, confirmant d’ailleurs les annonces du ministère de la Santé la semaine passée.
Dans ce contexte de serrage de boulons à tous les niveaux de la machine à soigner, il ne faut pas s’étonner que les libéraux de santé aient fait une année bien médiocre l’an passé. Les premières estimations de l’UNASA pour 2015 ne réjouiront pas grand monde dans les cabinets. C’est, bien sûr, la conséquence mécanique d’un Ondam chaque année plus rigoureux et d’un statu quo tarifaire qui ne lasse pas d’exaspérer les libéraux de santé. Désagréable impression de surplace qu’amplifie la progression des charges des libéraux pour la deuxième année consécutive. Au total, les disciplines médicales sont presque toutes en deçà des 2 % d’évolution de leur bénéfice sur leur dernier exercice, un bon nombre voyant même leur résultat flirter avec la croissance zéro. Et, malheureusement, ce n’est pas fini… Pour des raisons de timing, quelle que soit l’issue des négociations conventionnelles, 2016 à toute chance d’être à l’image de 2015 : une année sans pour les médecins libéraux.
Les comptes de résultats des généralistes n’échappent pas, à cette mauvaise passe. Comment expliquer pourtant que les recettes du médecin traitant lambda progressent davantage que les dépenses de médecine générale remboursées l’an passé par la collectivité ? Seule la fonte des effectifs peut expliquer cet écart. Cela en dit long sur le quotidien des fantassins de la médecine ambulatoire. Journées à rallonge, semaines qui n’en finissent pas, salles d’attente qui ne désemplissent pas… Tout se passe comme si seules les cadences infernales pouvaient permettre au généraliste de garder la tête hors de l’eau. Du moins financièrement parlant…
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