Bon, ce n’est peut-être pas la convention du siècle. Mais, comme le rappelle dans nos colonnes le patron de la Cnamts, le dispositif signé cet été suppose quand même un effort financier sans précédent pour la médecine libérale, avec une priorité marquée en direction des généralistes qui obtiennent les deux tiers des revalorisations et un coup de pouce appuyé au secteur 1 qui rafle près de 95 % des moyens dégagés… Dans ces conditions, il aurait été bien étonnant que les représentants des généralistes fassent la grimace. MG France a donné le ton dès juillet, suivi de la FMF, aiguillonnée par ses généralistes ; et si la CSMF est finalement restée hors du coup, il faut rappeler qu’en son sein, la plupart des médecins de famille de l’UNOF militaient pour une signature.
Comme souvent, les syndicats signataires se montrent pourtant plus pragmatiques qu’enthousiastes. Les « conventionnistes » de 2016 n’échappent pas à cet état d’esprit. Pour justifier leur engagement, tous expliquent en substance que les efforts consentis pour les médecins de ville sont insuffisants, mais que le train ne repassera pas deux fois. Et de fait, dans le contexte de rigueur actuel, on n’imagine pas un nouveau gouvernement se montrer, après la présidentielle, beaucoup plus généreux pour les blouses blanches. C’est bien connu, un tiens vaut mieux que deux tu l’auras… Et c’est ce solide bon sens qui a permis à Nicolas Revel de faire acter le nouveau dispositif.
La suite est plus incertaine. D’abord parce que l’accord n’est pas unanime. Certes, ce n’est pas la première fois, mais sans le principal syndicat de libéraux, faire vivre une convention semble, sinon une gageure, du moins une aventure inédite. Ensuite, parce que le nouveau dispositif manque d’ambitions réformatrices. Les jeunes - davantage demandeurs d’exercice en équipe que de paiement à l’acte - font la moue. Ils auraient souhaité un changement de paradigme. Mais l’obtention du C à 25 € en une seule fois
- très attendue des praticiens installés - a en partie obéré les possibilités de refonte des règles du jeu. Et dans ce contexte, les pistes de restructuration de l’activité, via la création de consultations lourdes ou de nouveaux forfaits, restent forcément timides. Il y aura sûrement des évolutions ultérieures, mais elles se feront au prix d’une stagnation prolongée du C de base. Les généralistes doivent le savoir : ils auront attendu sept ans cette revalo, ils pourraient patienter encore longtemps sur la case 25 €…
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