L’hypothèse d’une deuxième vague épidémique immédiate liée au déconfinement s’éloigne peu à peu. Une enquête réalisée par le syndicat MG France sur la semaine du 25 mai, auprès de 1 751 médecins généralistes, le confirme. Les praticiens interrogés ont affirmé avoir vu en consultation 4 633 cas possibles de coronavirus sur cette troisième semaine de déconfinement. L'extrapolation de ces données au niveau national correspond à 150 000 cas suspects vus en ambulatoire sur cette période, soit 10 000 de moins que lors de la précédente enquête du syndicat réalisée la semaine du 11 mai.
Sur l’ensemble des cas suspects mentionnés, 170 tests RT-PCR sont revenus positifs. « Un médecin sur dix a donc vu un cas positif au cabinet sur la semaine, ce qui est peu », commente le président du syndicat, le Dr Jacques Battistoni. Ainsi, le taux de tests revenus positifs du laboratoire la semaine du 25 mai est évalué à 3,1 %, contre 5,6 % il y a deux semaines. « Il y a donc de moins en moins de cas suspects et le taux de tests positifs continue de baisser. Cela ne veut cependant pas dire qu’il faut baisser la garde », rappelle le généraliste. « Ces données peuvent paraître faibles mais elles indiquent tout de même une circulation résiduelle du virus. Les mesures barrières ont donc tout intérêt à être maintenues. La vigilance doit être permanente », complète le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France.
Les autres viroses reculent aussi
Le généraliste de Feytiat (Haute-Vienne) fait également remarquer que les mesures barrières appliquées dans le cadre de l'épidémie de coronavirus, ont également fait baisser le nombre de consultations pour les autres pathologies infectieuses du printemps. « Les consultations pour pathologie infectieuse en France diminuent et même plus qu'en temps normal. On observe 2,5 cas en moyenne par semaine en médecine générale, c'est en dessous de ce qu'on observe habituellement à la même période », note le praticien. Une tendance confirmée par le secrétaire général du syndicat, le Dr Jean-Louis Bensoussan : « Grâce au confinement, qui s'est poursuivi pour certains enfants et avec moins de brassage scolaire, j'ai aussi observé au cabinet une baisse des viroses de type gastro, etc. » ajoute le généraliste de Castelmaurou (Haute-Garonne).
Le recul de l'épidémie en ville observé par les médecins interrogés par MG France confirme les observations de l’Assurance maladie. Dans un entretien au journal La Croix, son directeur, Nicolas Revel, a affirmé que le dispositif de traçage Contact Covid avait fait face à un nombre de cas « moins important que prévu » lors des deux premières semaines post-confinement.
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