Depuis le 11 mai, les omnipraticiens se sont vus confier la mission de prescrire les tests et de tracer les cas contacts pour éviter une éventuelle deuxième vague épidémique. Mais le système n'est pas encore tout à fait bien rodé, selon une enquête du syndicat MG France, menée la semaine du 11 mai auprès de 2 300 omnipraticiens. Les résultats des tests rt-PCR prescrits ne leur sont parvenus sous 24 heures que dans 55 % des cas, compromettant, selon le syndicat « l'efficacité des mesures de protection et le traçage des contacts ». Les résultats de près d'un test sur deux ne reviendraient ainsi pas dans les temps. Pour rappel, les généralistes ne peuvent entamer la procédure dans le téléservice Contact Covid d'Ameli qu'une fois le résultat positif du test est reçu.
La plateforme Covigie, portée par des organisations de soignants de premier recours (SFMG, SFSPO, CMG...), et qui a recueilli les contributions d'environ 1 500 soignants, déplore également les « délais longs pour obtenir une PCR puis son résultat » et soulève le « risque de pérennisation de la chaîne de contamination ».
2,6 cas suspects par semaine en moyenne par médecin
L'enquête de MG France permet également d'estimer le nombre de cas suspects de coronavirus vus en consultation par les médecins généralistes. Les répondants ont affirmé avoir rencontré près de 6 300 syndromes pouvant évoquer un Covid-19 la semaine du déconfinement. Cela correspond en moyenne à 2,6 cas possibles par médecin. Parmi les malades ayant réalisé un test rt-PCR, la part de positifs était de 5,6 %, un taux « nettement supérieur au taux général de positivité des tests observés en population générale qui est de moins de 2 %, ce qui est logique puisque seuls les cas symptomatiques sont testés par les médecins généralistes », précise MG France.
Grâce aux données récoltées par MG France, le nombre de cas possibles est ainsi évalué à 160 000 France entière la semaine du 11 au 17 mai et le nombre de tests positifs Covid à « près de 9 000 ». « L’effet de ce déconfinement n’est peu ou pas mesurable sur ces chiffres en raison du délai d’incubation qui est en moyenne de 4 à 5 jours », analyse le syndicat. Une nouvelle enquête sera ainsi réalisée entre le 25 mai et le 1er juin afin de mesurer l'effet du déconfinement sur la progression de l'épidémie en ambulatoire.
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