Alors que le gouvernement doit se prononcer ce jeudi sur les modalités et la levée programmée du confinement pour le lundi 11 mai, le bureau de MG France, qui tenait une conférence de presse ce mercredi, se montre serein sur la capacité des médecins généralistes à franchir cette nouvelle étape de l'épidémie. « Le Covid-19 est une maladie de médecine générale et doit être traité par les spécialistes de médecine générale. Les généralistes se sont organisés pendant le confinement pour les prises en charge et poursuivront leur mission de premier recours en recevant les patients Covid et non Covid », a assuré le président du syndicat, le Dr Jacques Battistoni (photo).
Selon lui, la prise en charge des cas de Covid-19 ne représentera pas une surcharge de travail supplémentaire importante pour les médecins de famille. « Les estimations de Santé publique France portent sur 3 000 nouveaux cas par jour soit 21 000 cas par semaine. Rapportés aux 55 000 médecins généralistes, cela représente un cas environ toutes les deux semaines, c'est réalisable », assure le généraliste d'Ifs (Calvados). Pas question donc, selon lui, de « libérer des demi-journées entières de rendez-vous » pour recevoir les cas suspects de coronavirus mais « d'organiser une téléconsultation ou adapter un moment adéquat pour une consultation en fin de journée ou de demi-journée » lorsqu'un cas symptomatique se manifeste.
Le président de MG France rappelle toutefois que les médecins généralistes auront un important travail à réaliser pour « reprendre en charge les patients souffrant de pathologies chroniques et les soucis de santé habituels » qui ont déserté les cabinets ces dernières semaines.
Prise en charge globale du patient
MG France insiste toutefois sur la nécessité de « prêter beaucoup d'attention et de rigueur » aux prises en charge des cas de Covid en ville, notamment avec la consultation d'annonce et de recensement des cas positif à 55 € (GS + MIS) obtenue la semaine passée. Le Dr Battistoni rappelle que le généraliste « est le mieux placé pour assurer cette prise en charge globale du patient, car c'est son cœur métier ». Et d'ajouter : « Je souhaite convaincre tous les MG que ce qui leur est demandé n'est rien de plus que ce qu'ils font déjà au quotidien. »
Il en appelle enfin à une « responsabilité collective et partagée » concernant le rôle de "contact tracking" des omnipraticiens. « Cela ne fonctionnera que si chacun est convaincu de l'utilité de réaliser ces signalements. Chaque généraliste aura à cœur, à travers cette participation, d'être un véritable acteur de santé publique dans son domaine », conclut-il.
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