C'est une nouvelle petite commune frappée de plein fouet par la désertification médicale mais qui se retrousse les manches. À Ercheu, dans le sud de la Somme, la mairie cherche en vain un médecin généraliste depuis le départ à la retraite du précédent médecin de famille, il y a deux ans.
Ce dernier n'ayant pas trouvé de successeur, c'est le maire qui a pris les choses en main. Le bâtiment de l'ancienne boulangerie du village a été totalement rénové, agrandi et mis aux normes pour en faire un « pôle d'accueil et de services », afin d'accueillir une agence postale communale et un local de santé. Les travaux – dont le coût s'élève à plus de 330 000 euros – sont quasiment finis, et le futur cabinet devrait ouvrir fin mai ou début juin 2019.
Las, pour le moment, aucun médecin ne s'est manifesté pour venir exercer dans cette commune de 800 habitants. « Les recherches sont pour le moment restées infructueuses mais nous continuons à chercher, se désole la mairie, contactée ce lundi par « le Quotidien ». Nous avons essayé de mettre en avant la situation du futur médecin : deux infirmières partageront le local santé avec lui, il y a un EHPAD dans la commune, un IME [institut médico-éducatif] avec 60 enfants et un centre hospitalier à 20 minutes en voiture, à Noyon. »
Une école maternelle et primaire est présente sur la commune ainsi que plusieurs collèges à quelques kilomètres. La municipalité met également en avant sa proximité avec le département de l'Oise, limitrophe de la région parisienne, pour attirer la perle rare.
Le spectre de la paperasse
Petites annonces, publications spécialisées, messages sur les réseaux sociaux : pour l'instant rien n'y fait. « Ce que l'on en déduit, c'est que les médecins veulent faire leurs 35 heures, travailler dans des cabinets ou dans des hôpitaux et ne veulent plus s'occuper de paperasserie », a confié le maire de la commune, François Lamaire, à France Bleu Picardie, tout en conservant son optimisme.
La commune espère que la mobilisation permettra de remédier à la situation. « Les personnes sont obligées de prendre leur voiture pour consulter un médecin, le plus proche est à 10 km. Cela devient compliqué, surtout pour les personnes âgées avec un traitement régulier à renouveler », explique-t-on à la mairie.
Plusieurs patients ont témoigné de leurs difficultés auprès de France Bleu Picardie.
Prochaine étape : si les recherches n'aboutissent toujours pas, une demande de permanence médicale temporaire sera faite auprès de la communauté de communes...
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