Le médecin traitant, un ami pour la vie ? Selon une étude publiée en avril sur le site du British Medical Journal, le fait de consulter le même médecin – une notion baptisée « continuité des soins » et mesurée par « les contacts répétés entre un patient et un médecin » – diminuerait les risques de mourir prématurément.
Pour affirmer cela, les auteurs britanniques* de ce travail (disponible en accès libre ici en anglais) s’appuient sur les résultats de 22 études scientifiques. Lesquelles ont été menées dans « neuf pays aux cultures et systèmes de santé très différents ». 18 d’entre elles démontrent une réduction significative de la mortalité - de toutes causes (sauf une, qui ne s'intéresse qu'aux décès consécutifs à une coronaropathie) et dans un délai compris entre 3 mois et 21 ans selon les études - avec l’augmentation de la continuité des soins.
Sur les dix études concernant exclusivement les médecins généralistes, deux n’établissent pas de lien entre continuité des soins et risque de mort prématurée.
L’humain grand absent des recherches
Si la médecine a rapidement progressé depuis le 19e siècle, la « plupart de ses avancées majeures concernent les facteurs physiques », souligne l’étude. « La recherche sur l’aspect humain du soin est en retard », affirment les auteurs.
Selon ces derniers, les résultats des études retenues viennent confirmer les vertus déjà connues de la « continuité des soins » : satisfaction accrue du patient, meilleure promotion de la santé, meilleure observance et fréquentation plus faible des établissements hospitaliers.
« Malgré des avancées techniques substantielles et récurrentes en médecine, les facteurs interpersonnels restent importants », conclut l’étude.
* Denis J Pereira Gray, Kate Sidaway-Lee, Eleanor White, Angus Thorne, Philip H Evans
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique