À la sortie du confinement, les autorités ont placé les médecins généralistes au cœur de la stratégie de dépistage du Covid-19 et de traçage des cas contacts. Si les représentants de la profession s'étaient alors félicités que le rôle de première ligne des médecins de famille dans les prises en charge soit enfin reconnu, certains pointent aujourd'hui du doigt les lacunes de la stratégie de dépistage en vigueur depuis trois mois. C'est le cas du syndicat MG France qui dans un communiqué diffusé vendredi dernier affirme que le travail des médecins généralistes « est compliqué par la fragilité des protocoles et des stratégies qui leur sont proposés ».
Le syndicat du Dr Jacques Battistoni déplore notamment des délais d'obtention et de rendu des résultats des tests RT-PCR « beaucoup trop longs » et « souvent supérieurs à 48 heures ». Selon l'organisation, ces retards s'expliquent entre autres par « l'absence de priorité donnée aux tests prescrits par les médecins par rapport aux tests de convenance proposés gratuitement à tous sans prescription ni justification ».
Retour d'information vers le médecin traitant aléatoire
Mais ce n'est pas tout. MG France estime également que les résultats sont rendus par les laboratoires « avec de grandes précautions liminaires, traduisant les difficultés et limites de leur interprétation » poursuit le syndicat. Ainsi, le bureau de MG France s'interroge : « Est-il cohérent de baser nos prises en charge sur un résultat unique ? Peut-on s'étonner que les patients essaient de contourner les consignes d'isolement dans ces conditions ? ».
Enfin, troisième hic : le retour d'information des résultats des tests vers le médecin traitant serait inégal et trop long, « souvent plus de trois jours après », mettant ainsi à mal le protocole de suivi des patients Covid + en médecine générale. Dénonçant ces « approximations », le syndicat de médecins généralistes « regrette que les médecins généralistes soient ainsi démunis des moyens indispensables pour prendre en charge leurs patients » et demande aux pouvoirs publics de mettre en place « une stratégie de dépistage beaucoup plus robuste et cohérente ».
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