Le nombre de téléconsultations facturées par semaine à l'Assurance maladie ne cesse d'augmenter depuis le début de l'épidémie de coronavirus, avec un pic record à un million d'actes réalisés mi-avril, et les médecins généralistes prennent goût à ces consultations 2.0. Selon une enquête réalisée par Doctolib auprès de 1 000 médecins utilisateurs de leur solution de téléconsultation le 21 avril, 74 % des praticiens sont prêts à poursuivre l'utilisation de cet outil au-delà de la crise sanitaire. Ils sont en effet plus de la moitié (66 %) à envisager proposer des actes à distance, en fonction du motif de consultation, à leurs patients.
Confort de travail
57 % estiment qu'ils seront ainsi rémunérés (la TCG est facturée 25 € comme un G) pour des actes ou conseils qu'ils prodiguaient déjà gratuitement auparavant par téléphone ou SMS. Près de la moitié (45 %) pensent que la consultation vidéo apporte un réel confort de travail. « La téléconsultation peut permettre au médecin de programmer des demi-journées de consultation de chez lui, en "home office", comme le font beaucoup d'autres professions », a précisé Stanislas Niox-Chateau, co-fondateur et président de Doctolib lors d'un point presse.
Enfin, 36% des médecins interrogés pensent que cela leur permettra d’augmenter la fréquence de contacts avec leurs patients. « Nous observons particulièrement l'utilité de cette solution en cette période de crise sanitaire, car elle nous permet d'assurer la continuité des soins avec les patients chroniques qui se rendent moins au cabinet, a témoigné lors du même rendez-vous presse le généraliste Dr Xavier Lemercier, médecin généraliste à Vouneuil-sur-Vienne (Vienne) et utilisateur Doctolib. Hors Covid, cela nous permettra également de réaliser de façon plus formelle des choses que nous avons l'habitude de faire entre deux portes ou par téléphone, notamment des résultats d'examens », poursuit le praticien.
Huit patients sur dix convaincus
Côté patients, selon Doctolib qui a interrogé 1225 utilisateurs les 20 et 21 avril, ils sont 80 % à souhaiter continuer de consulter à distance avec leur médecin. Leurs motivations sont que la téléconsultation leur permet d'éviter de se déplacer, d'obtenir un rendez-vous plus rapidement ou encore de ne pas déranger le médecin par téléphone.
Depuis le début de l'épidémie, Doctolib, qui propose exceptionnellement gratuitement son service de téléconsultation aux praticiens de la plateforme (au lieu de 79 €/mois), a comptabilisé 2,5 millions d'actes à distance. 70 % de ces actes ont été réalisés par des médecins généralistes. Les téléconsultations représentaient en mars 12 % des rendez-vous pris chez Doctolib. En avril, cette proportion est passée à 45 %.
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