Double peine pour les patients ?

Si elle comprend le principe de lutter contre le déconventionnement, la Dr Margot Bayart, première vice-présidente de MG France, n’approuve pas la méthode. Selon la généraliste tarnaise, dérembourser l’ensemble des soins et prescriptions sera « encore plus pénalisant » pour des patients qui peinent déjà à se soigner dans des délais raisonnables. « Je comprends que l’objectif de l’Assurance-maladie soit de faire un peu peur aux médecins pour éviter une cascade de déconventionnements, analyse-t-elle. Mais, d’une part, je ne suis pas sûre que cela soit vraiment efficace sur les médecins ultra-libéraux. D’autre part, je crains la double peine pour les patients. »

Selon les chiffres de la Caisse, 575 généralistes et 215 spécialistes exercent aujourd’hui en dehors de la convention médicale. Ce qui est finalement très peu sur les 112 000 praticiens qui exercent en libéral. D’autant que pour 2023, la Cnam affirme que le nombre de médecins libéraux à s’être effectivement déconventionnés (démarche active de sortir de la convention pour passer en secteur 3) n’a pas dépassé les « quelques dizaines ».

Mais la menace est loin d’avoir disparu, ce qui explique sans doute la décision de la Caisse d’accroître la pression sur ces praticiens tentés par le secteur 3. Plusieurs dizaines de millions d’euros pourraient au passage être récupérés.