Si la téléconsultation a été une véritable alliée pour assurer la continuité des soins et éviter les contaminations au cabinet pendant le confinement, elle aura aussi permis de limiter drastiquement les déplacements de personnes ces deux derniers mois. Une étude de l'Institut Paris Région publiée jeudi révèle que le développement de la télémédecine pendant le confinement pourrait réduire de 300 000 à 500 000 le nombre de déplacements quotidiens pour la santé en Ile-de-France.
Dans cette région, en période normale, « sur les 43 millions de déplacements par jour, environ 2 millions sont liés au motif santé (y compris l’accompagnement), soit environ 5 % » des déplacements, explique Dany Nguyen-Luong, directeur du département Mobilités et Transports de cet institut qui dépend de la région IDF.
15 à 25 % des consultations physiques basculeraient en téléconsultation
« Au niveau national, on est passé de 10 000 téléconsultations par semaine avant le confinement à plus d’un million la dernière semaine d’avril, soit une multiplication par 100 », précise-t-il, soulignant « un potentiel de réduction significative des déplacements pour raison de santé si la pratique massive de la téléconsultation devait se poursuivre ».
« On peut déjà raisonnablement envisager un scénario à moyen terme en Ile-de-France où 15 % à 25 % des consultations physiques pourraient basculer dans la téléconsultation et le télésoin. Ce qui aboutirait globalement à une baisse des déplacements quotidiens pour le motif de santé entre 300 000 et 500 000 déplacements, soit environ 1 % de l'ensemble des déplacements », explique-t-il.
Il souligne que les déplacements pour motif de santé « sont plutôt des déplacements de proximité », avec des durées moyennes « de 20 à 25 minutes vers la médecine de ville et de 30 à 40 minutes vers la médecine hospitalière ». Il s'agit en majorité de déplacements en voiture, qui seraient surtout impactés en zone peu dense, ce qui contribuera à la baisse des émissions de CO2, ajoute-t-il.
Le remboursement de la téléconsultation à 100 % par l'Assurance maladie, à titre transitoire et exceptionnel, a largement facilité ce mouvement, analyse l'institut. Le « rythme » de la baisse des déplacements de soin dépendra donc "du cadre réglementaire imposé par l’Assurance maladie après les mesures dérogatoires", ainsi que de l’offre de services numériques.
(Avec AFP)
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