Le rapport du Pr Serge Uzan, rendu public lundi, qui préconise un dispositif de recertification obligatoire tous les six ans des médecins diplômés à partir de 2021, et facultatif pour leurs aînés, a reçu à quelques exceptions près, un accueil globalement favorable de la profession.
La jeune génération était particulièrement demandeuse d'un système de contrôle périodique des connaissances. L’ISNAR-IMG (Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale), qui a participé aux onze réunions du comité de pilotage sur la recertification, s'est réjouie d'avoir été entendue et « salue tout particulièrement l’attention spécifique portée à la qualité de vie au travail ».
Les revendications des syndicats de seniors entendues
La préconisation d'un dispositif facultatif pour les médecins déjà en exercice a quant à elle soulagé les syndicats de seniors. « Les plus anciens n'ont pas forcément envie de s'y mettre », souligne le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), joint par Le Généraliste. « C’est un rapport qui va globalement dans le bon sens », estime-t-il, se félicitant que la piste d'une valorisation financière ait été retenue.
Même son de cloche chez MG France. Son président, le Dr Jacques Battistoni, se dit « satisfait que l’intelligence ait primé » et juge que le dispositif permettra aux médecins de trouver un intérêt à se lancer dans le processus de recertification.
Le Syndicat des médecins libéraux (SML) salue, lui, un « rapport équilibré » mais réclame des moyens financiers supplémentaires pour la formation. Sans cet effort, l’objectif de 15 à 30 jours de formations annuels sera inatteignable, estime le syndicat du Dr Vermesch.
« Un manque de courage » pour Reagjir
Malgré la satisfaction globale de la profession, quelques voix dissonantes se sont élevées mardi. Reagjir (Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants) voit ainsi en ce rapport une « occasion manquée ». L’organisation déplore ce mardi un « manque de courage dans les préconisations avancées ». « Nous ne comprenons pas pourquoi la recertification ne serait pas obligatoire pour tous les médecins ayant fini leurs études », explique le Dr Yannick Schmitt. Le président de Reagjir avait proposé que le processus devienne obligatoire au bout de dix ans. Son organisation avait également suggéré la mise en place d'une attestation d'aptitude – sur les aspects psychiques et psychologiques – délivrée par un médecin du travail au moins une fois tous les cinq ans, mais cette piste n’a pas été retenue.
L'UFML-S, présidée par le Dr Jérôme Marty, estime que « la certification obligatoire des médecins libéraux et en particulier des généralistes est une honte à l’heure des déserts médicaux, de la pénurie médicale, de la multiplication des cas d’épuisement ».
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