"Inacceptables" ! C’est en ces termes que Marisol Touraine a dénoncé mardi avec une "extrême fermeté" les touchers vaginaux et rectaux sans consentement pratiqués sur des patient(e)s endormi(e)s à l'hôpital à des fins pédagogiques. "L'Etat sera d'une extrême fermeté face à ces pratiques inacceptables, qui portent atteinte à l'intégrité du corps humain et aux droits fondamentaux des patients" indique la ministre dans un communiqué.
La prise de position de la ministre intervient alors qu'une polémique agite le web et les réseaux sociaux depuis plusieurs mois sur cette question. En février, une cinquantaine de médecins, journalistes et féministes avaient publié une tribune contre ces pratiques. Les signataires faisaient état de témoignages affirmant que des examens gynécologiques et rectaux étaient pratiqués sans consentement par des étudiants en médecine sur des patients sous anesthésie générale.
La prise de position de la ministre de la santé intervient alors qu’une enquête lui a été remise mardi par la Conférence des doyens des facultés de médecine, qui révèle que lorsque les examens pelviens et rectaux sont réalisées chez des personnes sous anesthésie générale, le consentement préalable du patient n'est recueilli que dans 67% des cas pour les étudiants en médecine du diplôme de formation générale en sciences médicales (P1, P2 et D1). Pour les étudiants du diplôme de formation approfondie (D2,D3, D4), le consentement préalable du patient est recueilli dans 80% des cas.
Dans son communiqué, la ministre de la santé juge ces résultats "très préoccupants", rappelant que les actes réalisés sans consentement sont illégaux et qu'ils exposent à des poursuites. Pour mettre un terme à ces pratiques, elle a décidé de lancer une mission d'inspection au sein des établissements de santé, d'envoyer une instruction aux directeurs d’hôpitaux pour leur rappeler leurs obligations légales, notamment en matière de droits des patients et de développer l'apprentissage par simulation. L'objectif est, selon la ministre, d'équiper tous les CHU d'un centre de simulation en santé d'ici à 2017.
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