La pénurie de praticiens hospitaliers qui touche plus particulièrement certaines spécialités comme la gynécologie-obstétrique, la chirurgie, la radiologie, la pédiatrie et l’anesthésie est une source permanente de dysfonctionnements dans certains établissements. Aucune région n'est épargnée mais certaines sont plus touchées que d’autres.
Ce phénomène risque de perdurer, car la fin du numerus clausus et les mesures prévues dans la loi « santé » qui arrive au Parlement ne feront pas ressentir leurs effets avant de nombreuses années. La loi numéro 2016-41 dite « loi de modernisation du système de santé » du 26 janvier 2016 a prévu dans son article 142-1, le report de la limite d’âge pour le cumul emploi retraite dans les hôpitaux de 68 à 72 ans. Cette décision de bon sens, a été un progrès par rapport à la situation antérieure. Néanmoins, elle s’avère aujourd’hui insuffisante. De nombreux postes restent encore vacants faute de titulaire et de remplaçant. Les hôpitaux sont ainsi privés, sur le seul critère de l’âge, de remplaçants expérimentés qui donnaient jusqu’ici entière satisfaction.
On notera également, curiosité bien française, que cette mesure est totalement discriminatoire car elle ne s’applique pas au secteur privé, alors qu’il s’agit du même exercice médical.
J’ai saisi les parlementaires de mon département, la Corrèze, pour qu’ils proposent, lors de la discussion de la loi santé, un amendement qui remplace ce critère de l’âge par trois autres critères plus pertinents pour garantir la nécessaire qualité des soins dans nos hôpitaux, à savoir l’expérience professionnelle du praticien, sa compétence et son implication dans le fonctionnement du service. Je propose que l’appréciation de ses critères soit laissée au chef de service, au chef de pôle et au directeur des établissements concernés.
Plus nous serons nombreux à soutenir cette proposition (qui peut être éventuellement encore améliorée), plus nous aurons de chance d’être entendu. Alors mobilisons-nous ! Écrivez à vos parlementaires pour qu’ils soutiennent l’amendement des parlementaires corréziens !
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