Sur le papier, c’est un succès ! Les généralistes ont donc perçu en moyenne 6 264 euros au titre de la prime à la performance cette année : c’est 8 % de plus que l’année précédente et même 17 % de bonus supplémentaire par rapport à il y a deux ans. À l’évidence, pour la profession, la ROSP n’a jamais mérité autant son surnom de « 13e mois ». En période de vaches maigres, c’est l’opportunité pour le praticien d’améliorer l’ordinaire. Avec en contrepartie le risque de paraître donner quitus à la Sécu sur l’air du « j’ai déjà donné ». Le refrain est connu… Et de fait, la Cnamts souligne à l’envie que le dispositif lui a coûté 376 millions d’euros en 2014. Ce qui est à la fois beaucoup et peu si l’on prend en considération des économies qui se chiffrent probablement en milliards.
Car à quoi sert la ROSP ? En principe à tirer les pratiques médicales vers le haut. Mais, au fil des ans, c’est devenu surtout un outil pour maîtriser les dépenses de santé. Pour l’essentiel, le bilan 2014 du dispositif tient en effet à deux catégories d’items. Ceux qui ont trait à l’organisation du cabinet font carton plein : via la télétransmission et, dans une moindre mesure, les téléservices, ils incluent les médecins dans un vaste projet de modernisation et de rationalisation du travail des caisses. Autre satisfecit : l’efficience de la prescription dont les indicateurs, tous plus ou moins centrés sur les génériques, sont en progression. Peut-être parce que les médecins jouent le jeu, mais parfois tout simplement sous l’effet mécanique de l’élargissement du périmètre du répertoire.
Résultats plus mitigés, en revanche, sur les objectifs d’amélioration des pratiques. Certes, il y a des bons points sur la iatrogénie médicamenteuse ; des progrès aussi dans la prise en charge des diabétiques, même si les objectifs ne font pas l’unanimité. On pourrait d’ailleurs se demander si cette évolution ne se serait pas produite avec ou sans ROSP, le temps étant souvent le meilleur facteur pour s’approprier les recos. L’affaire se corse avec la santé publique sur laquelle le paiement aux résultats a paru complètement impuissant à relancer la machine. On dira – et c’est vrai – que, sur la vaccination comme sur la mammographie, on a eu affaire à de forts vents contraires dans l’opinion. Mais les résultats sont là. Pas fameux pour la ROSP, qui n’atteint pas la moyenne en prévention primaire. Un constat d’échec, qui milite pour une évolution rapide des règles du jeu, au moins sur ce volet.
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