Les passages à l'hôpital se sont accentués ces derniers jours avec la progression de la grippe. La semaine dernière, l'Assistante publique- Hôpitaux de Paris (AP-HP) a demandé à tous ses établissements d’élever au niveau 2 son plan « épidémies hivernales » pour renforcer l’accueil des patients et anticiper un « nouveau pic d’activité probable » lors du week-end du Nouvel An. « Le nombre de recours aux urgences pour syndrome grippal est très élevé, supérieur à celui observé au pic de l’épidémie de l’année dernière, tant pour les adultes qu’en pédiatrie », affirmait alors l'AP-HP.
Dans ce contexte, les généralistes assument aussi leur part du boulot dans la prise en charge de l'épidémie. C'est le message que veulent faire passer plusieurs syndicats de médecins libéraux.
« Parallèlement à la prise en charge de leurs malades chroniques, les médecins généralistes répondent aux demandes de soins non programmés dans le cadre de leur activité habituelle. Gastro-entérites, grippe, rhino-pharyngites et bronchites constituent ainsi une part importante de leurs actes de soins en période hivernale », affirme MG France.
Une « très grande majorité des malades » en cabinet, selon MG France
« Les médecins généralistes assurent la très grande majorité des soins apportés à la population. Durant la dernière semaine de 2017, ils ont effectué plus de 320 000 consultations pour syndromes grippaux alors qu’il y a eu 1 250 hospitalisations pour grippe », ajoute le syndicat, qui s'appuie sur les dernières données de Santé Publique France.
Les généralistes avaient déjà répondu présents l'an dernier « pour recevoir la très grande majorité des malades de la grippe », lorsque les services d’accueil des urgences rencontraient des difficultés réelles pendant le pic épidémique, explique encore l'organisation du Dr Jacques Battistoni.
Les syndicats défendent les généralistes comme s'ils voulaient anticiper les nouveaux reproches qui pourraient leur être faits par les pouvoirs publics, désireux de revoir l'organisation de la permanence des soins et des soins non programmés.
« Nous arrivons à gérer », affirme le patron de la FMF
Pour le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF), les généralistes font face à l'activité liée à l'épidémie, qui est selon lui « normale pour la saison ». « Dans la maison médicale où je travaille avec 4 confrères, nous tournons à flux tendu mais nous arrivons à gérer, détaille le généraliste. Nous nous organisons pour garder des plages pour les rendez-vous urgents. »
Le syndicaliste ne comprend pas que l'hôpital puisse une nouvelle fois être fragilisé par une épidémie de grippe. « Qu'un système de santé puisse être débordé par une grippe normale et attendue, cela signifie qu'il faut le réformer rapidement », poursuit le Dr Hamon. Le médecin estime que les hôpitaux devraient être plus réactifs : « S'il n'y avait pas la T2A, l'hôpital ne fonctionnerait pas à flux tendu, il garderait des lits et pourrait prendre en charge l'activité supplémentaire en temps de crise, canicule ou épidémie ».
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