A l’heure de la généralisation de la couverture collective en entreprise, les complémentaires santé veulent plus que jamais se rapprocher des professions de santé. Invités jeudi matin d’une rencontre presse organisée par l’AJIS (Association des Journalistes de l’Information Sociale), les patrons de deux géants du secteur l’ont signifié presque à l’unisson. Guillaume Sarkozy est le président de Malakoff Médéric dont le rapprochement envisagé avec la Mutuelle Générale donnerait naissance à un groupe de 6 millions de personnes protégées. Thierry Beaudet préside la puissante MGEN, qui avec son nouveau partenaire Harmonie Mutuelles pèsera bientôt pour 8,2 millions d’adhérents.
Pour le premier, chacun son rôle : puisque la sécu, monopolistique, se doit de conventionner automatiquement les professionnels, les assureurs complémentaires sont les seuls à pouvoir contractualiser avec eux. Et de juger « absurde » que les réseaux de soins prévus par la loi Leroux ne permettent pas aux institutions de prévoyance et aux mutuelles de passer contrat avec les médecins. A l’intention de ces derniers, il assure que les complémentaires de santé seraient les seuls pourtant à pouvoir mettre en place une politique un peu plus dynamique des revenus…
Même analyse du système chez Thierry Beaudet : « on se raisonne pas en terme de concurrence avec l’assurance maladie obligatoire ». Et même revendication : « On ne peut pas dire que les complémentaires n’agissent pas et ne pas nous donner les moyens d’agir (…) Il faut que les acteurs que nous sommes puissent peser sur l’organisation du système et sa régulation. »
A deux semaines du Congrès de la Mutualité Française qui recevra à Nantes la visite du chef de l’Etat, les acteurs du secteur se positionnent clairement en partenaires des libéraux de santé et en particulier en direction d’un corps médical que la législation ne leur permet pas (encore) d’atteindre. En substance, le patron de Malakoff-Médéric remarque que les financeurs devraient pouvoir s’intéresser à la qualité des actes dispensés et donc favoriser les meilleurs. Celui de la MGEN assurant pour sa part que tous les professionnels de santé n’y seraient pas forcément hostiles : « Il ne faut pas se laisser abuser par un discours parfois corporatiste d’un certain nombre de représentants de la profession médicale. », souligne-t-il, laissant entendre que la jeune génération pourrait bien se laisser tenter.
Reste le chantier du tiers payant généralisé. Ils assurent s’y atteler… « On travaille à leur proposer des solutions simples, car les médecins sont là pour faire du travail médical, pas du travail administratif », assure Thierry Beaudet qui, en revanche fait valoir le droit de son secteur à être identifié : « la réalité des deux financeurs doit être respectée. »
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur