L'association Jean-Louis Mégnien de lutte contre la maltraitance et le harcèlement au sein de l'hôpital public a indiqué vendredi avoir adressé fin octobre au ministère de la Santé seize dossiers "prioritaires" de soignants victimes de harcèlement afin qu'il leur propose des solutions. "Il s'agit de collègues dans un tel état de désespérance que nous craignons le pire", a expliqué le président de l'association, le Pr Philippe Halimi, lors d'une conférence de presse, organisée un an presque jour pour jour après le suicide du cardiologue Jean-Louis Mégnien sur son lieu de travail, l'hôpital parisien Georges Pompidou.
"Nous souhaitons que ces dossiers soient traités, s'ils ne le sont pas et qu'il se passe des drames, le politique en portera la responsabilité", a prévenu le professeur Halimi. Le centre national de gestion (CNG) a été chargé "d'instruire sans délai ces dossiers, afin de prendre toutes les mesures individuelles nécessaires le cas échant", a indiqué l'avenue de Ségur à l'AFP.
Le 5 décembre, Marisol Touraine, a en effet présenté un plan afin de "mieux prévenir les risques psychosociaux dans les hôpitaux", qui prévoit notamment la création d'un observatoire national de la qualité de vie au travail. L'installation d'un médiateur national, chargé de traiter les conflits qui n'auraient pas trouvé de solution sur un plan local, ou encore la mise en place systématique d'entretiens individuels pour les paramédicaux afin de faire le point sur leur parcours et carrière figurent également dans ce plan.
"Nous sommes habitués aux annonces qui ne sont pas suivies d'effets dans la réalité", met pourtant en garde le Pr Bernard Granger, vice-président de l'association. L'association regrette notamment que la question des sanctions envers les harceleurs n'ait pas été abordée. "C'est crucial, la sanction a un rôle dissuasif. Le sentiment d'impunité encourage le harcèlement", a souligné M. Granger, pointant le "très faible nombre de procédures disciplinaires".
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