Alors que le débat sur les « dérives » du secteur 2 a été relancé par une enquête de l’UFC-Que Choisir, l’URPS médecins libéraux Île-de-France propose au contraire d’ouvrir un espace de liberté tarifaire à tous les médecins dans cette région, en soulignant le contexte économique et financier.
« Vivre et pratiquer en Île-de-France coûte plus cher que dans n’importe quelle autre région, argumente l’URPS ML francilienne, présidée par la Dr Valérie Briole, qui couvre quelque 21 000 praticiens. C’est une réalité économique que les médecins franciliens de secteur 2 ont su intégrer pour continuer à innover, à employer du personnel et à offrir une prise en charge de qualité à leurs patients. Malheureusement les médecins de secteur 1 subissent cette réalité avec de moins en moins de marge de manœuvre. » L’URPS explique aussi que le taux moyen de dépassement de 69 % (des tarifs opposables) place les praticiens franciliens de secteur 2 « encore bien en dessous des tarifs pratiqués par leurs confrères européens ».
Solvabilisation par les complémentaires ?
Dans le contexte d’un système conventionnel « au bord de la rupture », et afin de permettre à l’ensemble des médecins libéraux de faire face à l'inflation des charges de leurs cabinets, l’URPS défend donc à son tour la création d’un espace de liberté tarifaire « au juste coût de la pratique », désormais ouvert à tous. Ces « compléments d’honoraires » doivent être solvabilisés « en tout ou partie dans une nouvelle donne entre les assurances maladie obligatoire et complémentaire », peut-on lire.
L’idée d’un espace de liberté tarifaire ouvert à tous – y compris aux médecins bloqués en secteur I depuis leur choix initial – revient sur le tapis à l’occasion des négociations conventionnelles. La CSMF vient de revendiquer dans la même veine un « Optam pour tous », option conventionnelle permettant des dépassements encadrés, y compris pour tous les médecins en secteur 1 bloqués dans leur choix d’origine.
Selon la CSMF, ces praticiens pourraient s’engager sur « un taux moyen de dépassement d'honoraires de 50 % » et à pratiquer « au moins 20 % d'actes aux tarifs opposables », explique-t-elle ce jeudi. Un plafonnement en volume et en valeur mais qui permettrait de redonner de l’oxygène à toute la profession, dans un contexte de faible valeur des tarifs opposables. Cette mesure « d'équité » et « de bon sens » permettra de « remobiliser l'ensemble de la profession médicale, de la rendre plus attractive et restaurer la confiance », soutient encore la centrale polycatégorielle.
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