Il ne faut pas baisser la garde sur les lavages de mains et le respect des recommandations en matière de traitements antibiotiques, notamment en prophylaxie pré-opératoire. Pour la première fois depuis 2012, la prévalence des infections nosocomiales, que l’on estime à l’origine de 4 200 décès dans le seul milieu hospitalier, ne diminue plus. Après avoir baissé de 10 % entre 2006 et 2012, elle stagne à 5,21%. C’est ce que révèle la sixième enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé (ENP), menée en mai et juin 2017 auprès d’un échantillon représentatif de 403 établissements de santé, dévoilée ce jour par Santé publique France.
Les infections urinaires arrivent en tête (plus d’une sur 4), suivies dans l’ordre des infections de site opératoire et pneumonies (1/6) puis des bactériémies, qui représentent plus d’une infection sur 10. Dans un quart des cas ces dernières sont imputables à Escherichia Coli. Le staphylocoque doré représente 13% des cas et - bonne nouvelle - la proportion de ceux qui résistent à la méticilline baisse de 7,5%.
Un patient sur 20 porteur d'une infection nosocomiale
Reste qu’un patient sur 20 hospitalisé se révèle porteur d’au moins une infection nosocomiale. La proportion est sans surprise plus élevée en réanimation (1 patient sur 4) et le risque 4,6 fois supérieur chez tout patient soumis à des dispositifs de soins invasifs, de mise en place de cathéters, de sondes urinaires ou d’assistance respiratoire.
Mais le détail de cette photographie révèle aussi que si la prévalence régresse en soins de suite, elle augmente particulièrement en chirurgie (+35%) et en court séjour (+12%). À surveiller de près alors que l’on parle d’accélérer le recours à l’ambulatoire : cela va nécessiter de nouveaux outils, indique Santé publique France, qui va étendre sa mission de veille et de prévention des infections nosocomiales aux soins de ville.
Quant aux raisons du palier concernant la prévalence de ces infections, « on ne peut pour l’instant que formuler des hypothèses », précise le Dr Bruno Coignard, à la tête de la Direction maladies infectieuses. Parmi les hypothèses avancées : le vieillissement des patients, avec 56% d’hospitalisés âgés de plus de 65 ans, et une augmentation de facteurs de risques tels que l’obésité, les fragilités qui invitent à la vigilance.
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