Après avoir écopé d’un blâme début février par la chambre disciplinaire de première instance d'Occitanie de l'Ordre des médecins, le Dr Jérôme Marty peut compter sur le soutien, à date, de plus de 30 500 internautes. Ces derniers sont signataires d’une pétition en ligne visant à défendre le médecin généraliste de Fronton, « en première ligne lors du Covid-19, condamné injustement » face à « deux “personnalités” antivax sans aucune compétence médicale ».
Pour rappel, le Dr Marty avait publié sur son compte X (ex-Twitter) le 29 mai 2021 une lettre ouverte à l’adresse de Francis Lalanne et de Jean-Marie Bigard pour dénoncer leurs prises de paroles médiatiques anti-vaccins, anti-pass vaccinal et complotistes sur le Covid-19. Les qualifiant ainsi de « résistants d’opérette », « trouillards » aux « idées dégueulasses » ou encore de « profiteurs de crise ».
Des propos « de nature à déconsidérer sa profession, en méconnaissance de l’obligation déontologique », selon la chambre disciplinaire ordinale, qui a ordonné au président de l’UFML-S de verser 2 000 euros à chacun des plaignants en plus du blâme. Le principal intéressé a fait appel de cette décision.
User des mêmes armes que les complotistes
Auprès du Quotidien, le Dr Jérôme Marty se montre presque philosophe. « J’ai dix procédures en cours, dont des procès à venir… ça continue ! » Mais, reprend-il vite, « il est hors de question de baisser ni les yeux, ni les bras. Hors de question que les médecins soient des citoyens de seconde zone. Quand des praticiens et la science sont attaqués sur les réseaux sociaux, nous devons user des mêmes armes et prendre la parole. » S’il évoque « la violence sur les réseaux sociaux et les menaces de mort après la sentence de l’Ordre », sa crainte est de « tomber sur un dingue ». Même si, selon lui, « il ne faut pas leur donner plus d’importance qu’ils n’en ont. Ces complotistes n’existent que très peu dans la vie réelle. Mais en ligne, il y a beaucoup de faux comptes et de fermes à trolls. »
Dans les commentaires, de très nombreux médecins expriment leur soutien au généraliste installé à Fronton (Haute-Garonne). De quoi réconforter le Dr Marty, qui y voit sobrement « un réveil de la profession ».
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