C’est une émission de radio qui avait fait grand bruit. Et dont on va à nouveau entendre parler ce vendredi. Le président de l’UFML est en effet convoqué par le tribunal de grande instance de Toulouse dans le cadre du litige qui l’oppose à Catherine Lemorton.
Le 19 juin 2014, la députée socialiste –et par ailleurs pharmacien dans la ville rose- intervenait sur RMC, dans le cadre du programme « Carrément Brunet ». « L’émission portait principalement sur le tiers payant et la prise en charge ambulatoire », rappelle le Dr Jérôme Marty qui, à défaut d’être dans le studio au côté de son confrère Didier Legeais, devait intervenir au téléphone. Une intervention qui n’aura jamais lieu, la discussion dérapant au moment où est abordée l’AME (aide médicale d’état). Selon les propos rapportés par l’UFML, à l’animateur de l’émission qui fait remarquer que « les médecins soignent les gens, ils n’ont jamais laissé mourir personne », la députée de Haute-Garonne répond : « dans les hôpitaux publics, oui ; je n’en dirai pas plus... » Un sous-entendu lourd de sens pour l’association de Jérôme Marty, selon qui la députée PS laisse entendre « que la médecine de ville laisse mourir les gens ».
Jugeant les propos de Catherine Lemorton diffamatoires, l’UFML non seulement demande sa démission de la présidence de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale mais également porte plainte auprès de l’Ordre des pharmaciens « en raison du caractère anti-déontologique et diffamatoire de ces multiples déclarations vis-à-vis des médecins libéraux ». Plus encore, elle mettait à disposition un courrier type, encourageant les médecins à s’en saisir et la soutenir dans sa démarche. C’est alors qu’à son tour, Catherine Lemorton attaquait l’UFML en diffamation, volet de l’affaire dont il sera donc question à Toulouse ce vendredi.
« Elle nous attaque à cause de la diffusion des courriers type et nous reproche certains éditos et commentaires », précise Jérôme Marty, « elle nous diffame parce qu’on a dit qu’elle avait diffamé la profession ». « Tout ça n’est pas très sérieux », juge le généraliste toulousain qui voit dans la plainte de Catherine Lemorton une façon de reculer l’échéance de la chambre disciplinaire. Confiant sur le déroulé de la procédure, Jérôme Marty assure ne pas être inquiet, « on y va plutôt avec le sourire ». « Combatif », il maintient sa demande de démission de Catherine Lemorton de la tête de la Commission des affaires sociales. Du côté de la députée, on ne fait pas de commentaire sur cette affaire.
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