Dents saines arrachées, outils cassés oubliés dans les plaies, infections à répétition... La justice néerlandaise a donné vendredi son feu vert à l'extradition vers la France d’un dentiste Néerlandais soupçonné d'avoir mutilé des dizaines de patients quand il exerçait en région Centre. Recruté par un chasseur de tête néerlandais, Mark van Nierop s'était installé en novembre 2008 à Château-Chinon, dans la Nièvre. Très populaire au départ, le dentiste, archi disponible, s’était vite créé une clientèle. Les patients se rendent néanmoins vite compte de problèmes dans les soins prodigués par le Néerlandais.
Surnommé par les médias le "dentiste boucher", Mark van Nierop, 50 ans, est aujourd’hui soupçonné de "maltraitances, d'escroquerie et de fraude", ont rappelé dans un communiqué les juges du tribunal d'Amsterdam. Certains des 2.800 patients du dentiste ont souffert après ses soins, de troubles allant "d'un début de septicémie à l'infarctus, en passant par toutes sortes de problèmes dentaires", selon le collectif de victimes. Les médias néerlandais ont également fait état de dents saines arrachées sans raisons valables ou de facturations abusives. L'homme s'opposait à son extradition, assurant souffrir de "problèmes psychologiques" dont des "problématiques d'identité sexuelle et tendances suicidaires" nécessitant un traitement particulier disponible, selon lui, uniquement aux Pays-Bas. Une place assurée dans une institution psychiatrique a été posée par le juge comme condition à l'extradition.
Le dentiste de 50 ans avait été inculpé en mai 2013 par la justice française après le dépôt de plaintes de dizaines de patients. Il avait été suspendu et placé sous contrôle judiciaire pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation permanente", "escroquerie", "faux et usage de faux". En infraction de son contrôle judiciaire, il s'était rendu au Canada en décembre 2013. La justice française avait alors lancé un mandat d'arrêt international et le dentiste avait été interpellé début septembre. Nicole Martin, qui préside l’association de victimes, espère un procès "d'ici un an".
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