L'épisode caniculaire qui a frappé la France pendant deux semaines du 25 juillet au 8 août a entraîné une « petite suractivité » dans les hôpitaux. Les services d'urgence ont enregistré en moyenne « entre 3 % et 6 % des passages qui étaient réellement en lien avec la canicule », a précisé il y a quelques jours Agnès Buzyn. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a elle signalé dans un communiqué que, dans une période de sept jours jusqu'au mercredi 8 août, le nombre de passages avait augmenté de 10,1% pour les personnes âgées par rapport aux mêmes dates en 2017 dans 13 services sur 17 en Ile-de-France.
La ministre de la Santé a dressé un premier bilan « plutôt rassurant » tout en appelant à « rester vigilant avec les personnes âgées ». En attendant « les chiffres définitifs de surmortalité que nous aurons en septembre », les différentes administrations n'ont fait remonter « aucun signal d'alerte inquiétant », a-t-elle assuré.
Les recours aux services d'urgence « ont abouti à une hospitalisation dans 55 % des cas », une proportion qui a atteint « 80 % ces derniers jours pour les personnes âgées de plus de 75 ans ».
Par ailleurs, le ministère a dénombré « 25 à 26 hôpitaux en tension ces derniers jours, pour des motifs variables (...) mais aucun en raison de la canicule ».
Le succès des messages de prévention
Pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), Mme Buzyn a indiqué n'avoir reçu « aucun signal d'alerte », signe selon elle que « les méthodes de prévention mises en place après la canicule de 2003 (...) ont très bien fonctionné ».
Les associations d'urgentistes ont également salué les bons résultats des campagnes de prévention à l'instar de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). « La population a compris les risques de la chaleur », a observé son président, le Dr Patrick Pelloux. Contrairement à la canicule meurtrière de 2003, « la méconnaissance du phénomène n'existe plus en 2018, (...) les spots télévisés le rappellent à tout le monde », a ajouté le Pr Pierre Carli, chef de service au Samu de Paris 75 AP-HP, en soulignant la « solidarité » pendant cette période de fortes chaleurs.
« L'effet des pathologies directement liées à la chaleur sur l'activité des urgences est très faible », affirme le Dr François Braun, président de Samu Urgences de France,
« La période s'est mal passée, mais pas à cause de la canicule, a-t-il précisé. L'activité des urgences continue d'augmenter dans des services qui sont maintenant au bout de leurs limites en termes de volume d'activité, c'est lié aux fermetures de lits en période estivale et au manque d'effectifs. »
Avec AFP
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