Pourquoi considérer comme inadmissible, intolérable, l’augmentation de la cotisation du Conseil de l’Ordre, et ne pas considérer comme inadmissible, intolérable, l’augmentation de l’essence, des timbres-poste, d’EDF, du gaz, etc. ! Prendre comme alibi la non-revalorisation de la consultation est indécent, puisque celle-ci dépend uniquement des syndicats et que nous, médecins libéraux, nous en sommes tous responsables étant incapables de nous unifier pour défendre nos valeurs.
Ceux qui désirent supprimer l’Ordre, veulent-ils être jugés non par des confrères indépendants, mais par une administration dont ils seront dépendants pour leurs salaires, leurs prescriptions médicales, pour les soins et traitements, en défavorisant les personnes devenues inactives (en Angleterre les soins ne sont-ils pas différents entre actifs et retraités ?), ou par un syndicat politisé, voir par des juges nommés par la (le) ministre de la Santé ?
Pourquoi accepter la création du site Internet « deuxième avis médical », créé par trois HEC, avec une pseudo-consultation au prix exorbitant de 295 €, non remboursée par la Sécurité sociale. Création ayant reçu l’aval de l’ARS et hébergée par une société agréée par le ministère de la Santé et qui, pourtant, va à l’encontre de l’égalité à l’accès aux soins pour tous les Français proclamée par le gouvernement ? Pourquoi celui-ci, qui se dit socialiste, accepte-t-il et soutient-il ce « deuxième avis médical » réservé « aux riches ». Est ce par pur populisme qu’il aurait voté cette loi sur le Tiers Payant Généralisé grâce à ses députés « au garde à vous » le 17 décembre 2015 ?
Le rôle du médecin généraliste est-il de courber la tête devant ces personnes qui, pour augmenter leur fin de mois, posent des diagnostics sans ausculter, observer, discuter avec les patients puis qui les abandonnent sans faire de suivi ? Le devenir du médecin généraliste est-il d’être réduit au rôle de secrétaire-consolateur recopiant les recettes qui lui seront dictées ?
Pourquoi veut-on nous faire croire que la cybermédecine est l’avenir ? Pour permettre au gouvernement de ne pas augmenter le nombre des médecins, voir de continuer à le réduire et à augmenter les zones médicales désertiques ? Le gouvernement ne serait-il pas sous l’influence de ces lobbyings « du tout numérique » qui lui promettent des économies majeures en lui faisant miroiter le remplacement du médecin par l’informatique ? Le médecin, déjà ignoré par le gouvernement, serait-il aussi considéré comme atteint de crétinisme par rapport au numérique ?
Quel sera le devenir de la médecine en 2016, 2017… Tout va se jouer bientôt lors des négociations conventionnelles. Le gouvernement et la Cnam veulent nous asservir médicalement et juridiquement pour se revendiquer « du socialisme ». Les mutuelles et assurances veulent nous contractualiser pour augmenter leurs bénéfices. Les associations des patients veulent dicter leur politique de santé… Même « Que choisir » veut faire imposer de force les prescriptions en DCI.
Et nous, médecins, nous subissons cela depuis plusieurs années ! Les syndicats médicaux, dont nous sommes dépendants, sont actuellement unis pour défendre la médecine libérale. Mais le resteront-ils ? Ou certains sont-ils déjà prêts à se soumettre aux moindres désirs de la Ministre afin d’être sur la liste des prochaines Légions d’Honneur ?
Une majorité de médecins n’attend rien des prochaines négociations conventionnelles, je suis comme eux. Pouvons-nous croire aux dires de la Ministre, qui depuis sa nomination, nous a toujours dédaignés ! Certains syndicats vont-ils continuer à nous livrer morceau après morceau à notre étatisation, en clamant sauvegarder la médecine libérale, ou auront-ils assez d’estime d’eux-mêmes pour défendre et sauver réellement la médecine libérale ? Seule l’union sans faiblesse de tous les syndicats, soutenue par l’ensemble des médecins peut ressusciter la vraie médecine libérale.
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur