L'Assemblée nationale a adopté jeudi à l'unanimité en première lecture une proposition de loi du MoDem visant à créer des « points d'accueil pour soins immédiats » (PASI), « chaînon manquant » entre la médecine de ville et les urgences. La proposition de loi adoptée par 40 voix et qualifiée par son rapporteur, le Dr Cyrille Isaac-Sibille (médecin ORL) de « modeste mais importante pour nos concitoyens », permet la création de structures accueillant les soins demandant une réponse immédiate, mais ne mettant pas en jeu le pronostic vital du patient, comme « des soins simples de type sutures et poses de plâtre ».
Ces structures s'appuieraient sur un « plateau technique simple », d'imagerie, de biologie voire de petite chirurgie, et permettraient selon le rapporteur une « réponse efficace permettant de soulager les urgences ». Elles seraient identifiées facilement par les patients grâce à une croix orange « s’inscrivant entre la Croix verte des pharmacies et la Croix rouge des urgences », est-il indiqué dans la proposition de loi.
Mobilisation des généralistes
Ces points d'accueil s'appuieraient sur « des structures hospitalières déjà existantes telles que les hôpitaux de proximité, les cliniques, les centres de santé… disposant d’un plateau technique ». Il est prévu que les PASI fonctionnent avec des médecins généralistes, « pouvant s’appuyer sur des avis de spécialistes présents dans la structure ou par télémédecine, rémunérés à l’acte ». Un conventionnement avec l'ARS détermine les horaires d'ouverture de chaque PASI.
La commission des Affaires sociales avait précédemment restreint ces PASI dans le seul cadre des projets territoriaux de santé (PTS) ou de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) créés à l'été 2019. Une restriction qui mettait en péril la création rapide des structures, selon plusieurs députés. Un compromis a cependant été trouvé dans l'hémicycle, avec un amendement du rapporteur, qui donne aux Agences régionales de santé (ARS) la possibilité de labelliser les PASI en attendant la création des CPTS, pour une durée de cinq ans.
Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de la Protection de l'enfance, a encouragé la création d'un « outil concret », en soulignant être « attaché à ce que les PASI s'inscrivent dans la coopération entre acteurs de la santé ». Stéphane Peu (PCF) a cependant souligné que le dispositif proposé n'était qu'« un simple palliatif dans le problème d'accès aux soins », quand le député de La France insoumise Jean-Hugues Ratenon l'a qualifié de « rustine ».
(Avec AFP)
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur