Il a cravaché pour devenir médecin et il continue un peu tous les jours, ce qui n'est pas pour lui déplaire. A 59 ans, le Dr Thierry Meyssonnier partage son quotidien entre son métier, la médecine générale, qu'il exerce depuis 1988 à Luçon (Vendée), et sa passion dévorante pour le cheval. « J'ai commencé à monter à cheval à 10 ans et la compétition à 13. Depuis, je n'ai jamais arrêté, c'est ma façon de m'évader de la médecine », confie-t-il au Généraliste. Son dada, ce sont les concours complets d'équitation (CCE), une sorte de triathlon équestre qui regroupe trois épreuves bien distinctes : saut d'obstacles, dressage et cross-country. « Je suis généraliste à mi-temps, l'autre mi-temps, je suis cavalier », s'amuse le Dr Meyssonnier, qui, avec sa femme ophtalmologiste et également férue d'équitation, a aménagé sa vie et son agenda autour de son hobby.
Impossible régime sans selle
Le couple a choisi d'accoler à sa demeure une écurie qui accueille ses 8 chevaux, avec un terrain d'entraînement sur 4 hectares de terrain. Ce complexe permet au médecin libéral d'être indépendant pour gérer son programme d'entraînement. « Nous montons à cheval tous les jours, explique le généraliste. En été, nous sommes en selle à partir de 7h30 le matin, je fais mes visites à 11 heures et je commence mes consultations vers 15 heures jusqu'à 19 heures. » L'hiver, le Dr Meyssonnier monte ses chevaux entre midi et 16 heures.
Très discipliné, s'astreignant à un programme de travail rigoureux, « comme un athlète », le généraliste a atteint un niveau professionnel. « Il y a 10 ans, j'étais au plus haut niveau français », se remémore le généraliste cavalier, double champion de France de concours complet en 2000 et 2001, et qui a inscrit à son palmarés une 6e place en finale de coupe du monde du concours complet à Pau, en 2004. Le Vendéen continue de gagner des compétitions locales, comme la série pro 4 de Vernoil, emportée avec Dicamarie, le samedi 4 juillet.
Miser sur le bon cheval
« Le plus important en équitation, c'est de trouver le bon cheval, de bien s'entendre avec lui et de le soigner. » Le cheval idéal, Thierry Meyssonnier était persuadé de l'avoir trouvé avec Hélicine, une jument aux qualités exceptionnelles avec laquelle il a obtenu ses meilleurs résultats. « Mais elle a eu un problème de râchis en 2006 et elle a dû arrêter la compétition. Depuis, j'ai essayé beaucoup de chevaux mais je n'ai jamais retrouvé le même niveau », concède-t-il un brin nostalgique. Si le très haut niveau s'est légèrement éloigné, la passion demeure intacte. Ce qui le botte toujours ? « La fusion avec le cheval ! On l'entraîne, on voit sa progression physique, technique. Il y a une complicité, on est un couple. Et comme dans beaucoup de sports, il y a un travail physique mais aussi une prise de risque. »
Des risques sur les parcours, le médecin en a pris, comme en témoigne son impressionnant dossier médical, avec des fractures de la clavicule, du poignet, du bassin, traumatismes crâniens... « La fréquentation du cheval n'est pas sans danger, et pas seulement en compétition, un cheval peut vous donner un coup de sabot ou si vous n'y faites pas attention, vous coincer contre un mur », relate-t-il.
Avec l'épidémie de coronavirus, le Dr Meyssonnier a dû mettre entre parenthèses les compétitions mais pas les sorties d'entraînement. « Avec ma femme, nous n'avons pas pu aller nous promener sur la plage comme nous le faisons régulièrement mais nous avons pu monter nos chevaux sur notre terrain. »
Toujours des ambitions
Adepte de l'élevage – ses meilleures juments ont été poulinières –, le généraliste a aussi eu ses équidés comme patients, qu'il prend soin de bien soigner. Il n'hésite toutefois pas à passer la main au vétérinaire comme il y a quelques jours, lorsque l'un de ses protégés toussait sans qu'il ne sache pourquoi. Et quand il n'écume pas les parcours, Thierry Meissonnier aide aussi à l'organisation de concours hippiques. « J'assume aussi le rôle de médecin de terrain sur les concours complets où une présence médicale est obligatoire », explique-t-il.
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Les patients du Dr Meyssonnier, qui ont dû apprivoiser son emploi du temps, connaissent bien sa passion, et lui en parlent souvent. Le médecin figure régulièrement dans la rubrique sportive des quotidiens régionaux. Le presque sexagénaire n'a pas l'intention de ranger son stéthoscope ni de remiser sa selle. « J'ai trouvé mon équilibre, clame Thierry Meissonnier. A ce rythme-là, je ne suis pas pressé de prendre ma retraite comme certains de mes confrères. »
En équitation, l'âge n'est pas le plus grand des obstacles et le cavalier a toujours autant d'ambition sportive. « Avec Dicamarie, j'espère faire partie de l'équipe de France en octobre dans la catégorie des chevaux de 7 ans », avance-il. Lors du dernier concours complet de Barcelone, la médaille d'or est revenue à un cavalier âgé de 60 ans. Tous les espoirs sont donc permis.
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