Interrogé ce jeudi sur la probabilité d’une deuxième vague par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale qui poursuit ses auditions, le président du conseil scientifique, le Pr Jean-François Delfraissy, s'est montré particulièrement prudent. Il a indiqué avoir alerté les autorités sur cette éventualité.
« L’ensemble du Conseil scientifique considère que, compte tenu de ce qu’il se passe dans l’hémisphère sud, de l’ensemble des particularités de ce virus, le risque d’une vraie deuxième vague, revenant en Europe fin octobre-novembre ou décembre depuis l’hémisphère sud, est un risque qui doit être considéré », a-t-il déclaré.
Indiquant que le virus n’avait pas muté pour l’instant, le Pr Bruno Lina a également souligné qu’actuellement les yeux étaient davantage tournés vers la situation à l’Ouest qu’à l’Est. « Le danger se trouve beaucoup plus en Amérique du Sud ou en Afrique qu'en Chine », estime le membre du conseil scientifique. « Le virus n'a pas besoin de muter pour une deuxième vague. Certaines mutations peuvent réduire la virulence. »
"L'ensemble du conseil scientifique considère que le risque d'une vraie deuxième vague, venant de l'hémisphère sud, est un risque qui doit être considéré", met en garde J.-F. Delfraissy. Il juge qu'un 2ème confinement généralisé ne serait ni souhaitable ni accepté.#DirectAN pic.twitter.com/1ZR85V1aiO
— LCP (@LCP) June 18, 2020
Pas de confinement généralisé, ni de vaccin
Pour éviter de se retrouver dans la situation du 12 mars, le Pr Delfraissy estime donc que le gouvernement doit s’y préparer dès maintenant. D’autant plus que le conseil scientifique considère qu’un confinement généralisé ne serait « ni possible, ni souhaitable, ni ne serait accepté par la population française », pour des raisons économiques mais aussi sociétales. « Comment faire pour tenter d’expliquer qu’il va y avoir une population jeune, avec peu de risques, qui peut travailler, qui peut aller à l’école. Et de l’autre côté des populations plus à risque, qu’il va falloir protéger, pas malgré elle, mais en conseillant un confinement partiel ». Et si Jean-François Delfraissy espère que d’ici là on puisse avoir enfin des données médicales, l’arrivée de médicaments « de prévention » notamment, il prévient qu’il n’y aura en revanche pas encore de vaccin, « contrairement à ce que l’on entend trop en ce moment ».
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