Bourreaux de travail ! Ainsi apparaissent les médecins libéraux de Franche-Comté dont l’URPS médecins de cette région a passé l’emploi du temps au scanner. Cette enquête qui a colligé les réponses de quelques 181 médecins libéraux dont 131 médecins généralistes montre que les cadences sont de plus en plus élevées dans les cabinets médicaux, notamment chez ces derniers. 63% des médecins généralistes jugent en effet leur temps de travail en augmentation depuis 2009, avec une moyenne horaire que l’étude évalue à 51,5 heures de travail hebdomadaires, contre 49% pour leurs confrères spécialistes. Un total légèrement en deça de ce qu’avait calculé une étude nationale en 2010, mais il est vrai que celle-ci incluait aussi un éventuel travail salarié du médecin hors du cabinet.
Evolution visiblement plus subie (77%) que choisie (23%) par les praticiens. Et pour cause : si la semaine du médecin de famille est de plus en plus remplie, c’est, semble-t-il, principalement à cause de la place croissante de la paperasse. Avant même la généralisation du tiers payant, plus de huit généralistes sur dix (84%) estiment en effet que le temps qu’ils consacrent à la gestion administrative est en augmentation. Et 40% de la profession ajoutent que cela se fait au détriment du temps médical avec les patients.
Ces statistiques suggèrent d’ailleurs, entre les lignes, un vrai ras-le-bol de la part des médecins généralistes. Et pas seulement sur les conditions de travail. Car les charges administratives semblent rogner, non seulement leur emploi du temps, mais aussi leurs résultats. Ainsi, si 55% des généralistes de l’enquête conviennent que leur chiffre d’affaire a progressé de 2012 à 2013, une majorité d’entre eux constatent que leur bénéfice est stable (24%) ou a diminué (39%). En cause, la croissance des charges professionnelles attestée par 81% des généralistes interrogés. Or, pendant ce temps, le fisc ne s’oublie pas : 78% des médecins généralistes déplorent une progression de leurs impôts sur la dernière année d’exercice.
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