Le syndicalisme médical d’aujourd’hui a bien changé depuis ses débuts, à la fin du XIXe siècle, même si certaines de ses revendications ne semblent finalement pas si éloignées de celles d’alors... Seule entité à l’origine, l’Union des syndicats médicaux français s’est créée, rappelle Patrick Hassenteufel, professeur de sciences politiques à l’université de Versailles-Saint-Quentin, avec « la volonté de s’organiser face aux mutuelles et d’obtenir le monopole des soins pour les docteurs en médecine par rapport aux officiers de santé ». En 1920, le syndicat s’attelle aux discussions de la loi sur les assurances sociales, puis devient la CSMF.
Scission dans les années 1980
Le tournant conventionnaliste amorcé dans les années 60 entraîne une scission syndicale avant d’autres dans les années 80 pour aboutir aujourd’hui à cinq organisations représentatives de la profession. Il y a 50 ans, ils étaient encore près de 60 % de médecins à être syndiqués, rappelle Patrick Hassenteufel, qui y voit un « signe d’appartenance à la profession ». Une proportion sans rapport avec les chiffres actuels : seul un quart des médecins libéraux, toutes spécialités confondues, est syndiqué, ce qui est toutefois supérieur à la moyenne française.
Cette « minorité active » a vu aussi son rôle évoluer, selon le sociologue Frédéric Pierru, professeur à l’université de Lille, qui note que « tout est fait depuis les années 2000 pour favoriser la représentativité des syndicats ». Légalement investis d’« un rôle de négociation de la Convention médicale », ces cogestionnaires de l’Assurance Maladie sont davantage dans une posture « d’empêchement, de réaction par rapport aux initiatives » des Caisses ou du Ministère, analyse le sociologue. À ses yeux, un tel « syndicalisme de combat » laisse peu de chance aux organisations adoptant une démarche de proposition, suspectées « de vendre l’indépendance de la médecine libérale aux pouvoirs publics ». Et, ajoute-t-il, exposées à « une méchante défaite aux élections professionnelles ».
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