"Aujourd'hui, si comme Alizée, Pacôme ou Maximilien, vous avez un diabète, vous ne pouvez pas être ingénieur des mines, marin, policier, hôtesse de l'air, contrôleur de la SNCF, contrôleur de la sécurité sociale..." Alors que certains métiers leur restent interdits, les diabétiques lancent lundi une pétition réclamant la fin des "discriminations" professionnelles dont ils font l'objet. Intitulée "choisir le métier de mes rêves avec mon diabète", elle est disponible sur le site http://jefaisunvoeu.fr.
Pour Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD), il est urgent de modifier les textes réglementaires qui interdisent ou limitent certains métiers aux diabétiques. Les diabétiques "ont longtemps été considérés comme inaptes parce qu'on pensait qu'ils allaient avoir des complications", rappelle Gérard Raymond qui souligne que la plupart des interdictions en vigueur remontent à des périodes souvent lointaines. Comme pour être ingénieur ces mines: "Il y a 60 ou 70 ans, on considérait qu'il devait descendre dans la mine et qu'il lui fallait une bonne vue"...
Selon le chef de file de la FFD, "aujourd'hui l'évolution technologique et les nouveaux outils mis à la disposition des diabétiques comme les pompes à insuline ou les capteurs de glucose en continu permettent aux diabétiques de s'auto-contrôler et d'avoir une vie quasiment normale". Dans leur communiqué, la FFD et l'Aide aux Jeunes diabétiques (AJD), autre association à l'origine de la pétition, rapportent le cas de Mathilde, 21 ans, recalée à cause de son diabète à la visite médicale de l'Ecole polytechnique (les règles d'admission ont néanmoins évolué depuis) ou celui d'une championne de karaté diabétiquedéclarée inapte pour la police, après avoir passé le concours d'entrée.
Le diabète de type 1 est le plus touché par les interdictions. Le diabète de type 2 se développant chez des personnes qui ont déjà intégré le monde du travail. Selon Gérard Raymond, il ne doit plus y avoir "de profession interdite". Il préconise des évaluations au "cas par cas" même s'il reconnaît que certains métiers resteront difficiles d'accès aux diabétiques. La pétition réclame par ailleurs que les professions interdites soient réévaluées une fois par an par un groupe interministériel en tenant compte des "évolutions technologiques et médicamenteuses". Les associations de diabétiques entendent d'ailleurs interpeller les candidats à l'élection présidentielle dans les prochaines semaines.
Aide médicale d’État (AME) : dans un centre de PMI en première ligne, deux sénateurs prennent le pouls du terrain
Un partenariat Doctolib/Afflelou ? Les ophtalmos libéraux ne font pas « tchin-tchin »
Enquête sur les restes à charge « invisibles » : 1 500 euros par an et par personne, alerte France Assos Santé
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins