Un nouveau cycle de concertation avec les professionnels de santé sur la réforme des retraites a été lancé ce mercredi par Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye. La ministre de la Santé et le Haut-commissaire aux retraites avaient en effet convié l’ensemble des professions de santé libérales (médecins, pharmaciens, biologistes etc.) au ministère de la Santé pour une réunion qui aura duré un peu plus de deux heures.
« C’était un premier temps d’écoute, de rencontre », explique le cabinet du Haut-commissaire au Généraliste.
« Un discours rassurant »
Ce rendez-vous a permis aux différentes professions de partager, une fois de plus, leurs craintes quant à la réforme qui s’annonce. Le gouvernement a une nouvelle fois répété son attachement à un régime universel solidaire. Le président du SML le Dr Philippe Vermesch revient sur les discussions du jour : « La ministre et le haut-commissaire nous ont tenu un discours rassurant et ont pris l'engagement de dialoguer. Ils nous ont également remerciés de ne pas monter au front immédiatement, d'envisager la discussion », relate le Dr Vermesch.
De leur côté, les médecins ont rappelé leurs exigences (maintien du rapport cotisations/prestations, conservation des 7 milliards d'euros de réserves de la Carmf, maintien de ses missions sociales…), déjà exprimées dans un communiqué commun mi-septembre.
« J'ai dit à la ministre et au Haut-commissaire combien les médecins étaient inquiets, que ce dossier me semblait hautement inflammable, raconte le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Les jeunes générations n'ont pas très confiance dans le système de retraite par répartition, et les plus âgés se demandent vraiment si leur retraite sera maintenue dans le temps, et à quel niveau. »
Des réunions bilatérales avec les médecins à venir
À la suite de cette réunion, au cours de laquelle Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye se sont donc principalement employés à rassurer les participants, notamment sur l'avenir des réserves — sans forcément convaincre —, des réunions bilatérales se tiendront avec chaque profession.
« On connaît les grands axes de la réforme et on attend désormais que cette concertation soit une véritable discussion autour des paramètres de la réforme, confie le Dr Battistoni, président de MG France. On veut notamment savoir quelle sera l'assiette des cotisations et des réponses sur le fonds d'action sociale qui est une cotisation ne donnant aucun droit ».
« Le gouvernement se donne du temps, souligne le Dr Battistoni. Nous ne sommes pas sortis de l'auberge puisqu'il est expressément prévu plusieurs séances de concertation. On n'a pas fini de parler du dossier des retraites. »
De quoi exaspérer le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. « Le gouvernement continue de gagner du temps, c'est énervant, déplore-t-il. Dans la situation actuelle nous maintenons donc l'appel à la grève le 3 février. Il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement ».
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