Du fait de la désertification médicale, de plus en plus de Français peinent à obtenir rapidement un rendez-vous chez le médecin généraliste. Un problème d'accès aux soins qui pousse certains à s’orienter directement vers les urgences.
Selon une enquête menée en 2015 par l'URPS francilienne, 97 % des médecins libéraux de la région font face à une demande de soins non programmés (SNP) concentrée entre 18 heures et 20 heures. Si 75 % des praticiens disaient recevoir entre 0 et 5 demandes quotidiennes, 25 % déclaraient en avoir entre 6 et 10. Cette enquête avait également montré que 68 % des libéraux franciliens prévoyaient un temps réservé pour répondre à ces demandes.
La prise en charge des soins non programmés est ainsi devenue l’un des enjeux majeurs du système de santé français. Preuve en est, les accords conventionnels sur les assistants médicaux et sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) devront tous deux permettre d'améliorer leur prise en charge.
Une mission confiée à Patrick Pelloux et Georges Siavellis
Face à cette situation, l’URPS et l’ARS Île-de-France ont lancé jeudi une mission visant, elle aussi, à améliorer la prise en charge des SNP, qu'elles définissent comme des « demandes de réponse en 24 heures à une urgence ressentie relevant prioritairement de la médecine de ville ».
Cette mission a été confiée à Georges Siavellis, médecin généraliste à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) et trésorier de l’URPS Île-de-France, et à son confrère urgentiste Patrick Pelloux. Lequel avait accusé en juin dernier la médecine libérale d'être responsable de l'engorgement des urgences, avant de prôner le retour des gardes obligatoires pour tous les médecins.
Trois étapes
Cette mission comportera trois volets. Dans un premier temps, un état des lieux sera réalisé. Il devra déterminer le volume de demandes et les types de réponses proposées, en ville comme à l'hôpital. La deuxième étape consistera à accompagner les expérimentations visant à améliorer la prise en charge des SNP et à parvenir à une meilleure articulation ville-hôpital. Enfin, les Drs Siavellis et Pelloux devront proposer des modèles de valorisation de la participation des libéraux à la réponse à ces soins non programmés et concevoir les modalités d'accès régulés pour les patients.
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