Les complémentaires santé présenteront le 6 février leur chemin de fer pour la généralisation d'un tiers payant offrant une garantie de paiement pour le professionnel de santé, a promis vendredi le président de la Mutualité française, Etienne Caniard. En parallèle des discussions en cours au ministère de la Santé, assureurs, institutions de prévoyance et mutuelles élaborent ensemble une ossature de ce futur tiers payant généralisé. Ils la révèleront "une fois que les problèmes techniques seront levés", et présenteront un calendrier, a indiqué Etienne Caniard lors d'une rencontre organisée par l'Ajis (association des journalistes de l'information sociale).
Il en a exposé vendredi les grandes lignes, précisant que l'objectif était d'avoir terminé d'ici au 31 décembre 2015 les travaux autour de l'architecture du dispositif. Suivra ensuite "un travail considérable" pour adapter ces outils aux logiciels des médecins. Dans un premier temps, "il faut s'assurer au moment où le patient est dans le cabinet qu'il a des droits ouverts. Nous sommes en train de fabriquer un serveur en ligne qui sera opérationnel avant la fin de l'année 2015. Il permettra à l'instar du GIE carte bleue de vérifier l'ouverture de droits quand on est chez le médecin comme on qualifie la possibilité de payer par carte bleue quand on chez le commerçant".
Une deuxième étape consistera à authentifier l'assuré social à partir de la carte vitale. "Cela nécessite quelques travaux d'adaptation" mais depuis l'arrivée, à l'automne, d'un nouveau directeur général de l'assurance maladie, "nous notons un changement très clair d'attitude de la Cnamts qui a compris la nécessité d'une collaboration", assure le président de la FNMF. Dès lors que ces deux étapes sont franchies, "les complémentaires s'engagent à une garantie de paiement pour le professionnel de santé", poursuit-il. Les complémentaires planchent aussi sur un dispositif de "retour d'informations pour les professionnels pour qu'ils ne passent pas leur temps à vérifier" qu'ils ont été payés.
La Mutualité veut élargir les réseaux de soins aux médecins
Le patron de la Mutualité française aimerait bien par ailleurs qu’on laisse les mutuelles contractualiser avec certains médecins. Etienne Caniard a en effet plaidé vendredi pour un élargissement à tous les professionnels de santé des réseaux mutualistes. "Les réseaux de soins ont démontré leur efficacité en termes de qualité de l'offre et de diminution du reste à charge des patients", a-t-il estimé lors d'une rencontre organisée par l'Ajis (association des journalistes d'information sociale). "Il faut aller plus loin si l'on veut lutter efficacement contre le reste à charge" que doivent acquitter les patients, et permettre aux mutuelles de "contractualiser avec l'ensemble des professionnels de santé, notamment dans les domaines où les prix effectivement pratiqués ne correspondent pas aux tarifs de remboursement de l'Assurance maladie", a poursuivi le président de la Mutualité.
Depuis 18 mois, la loi autorise ces réseaux mutualistes. Mais en pratique, seules les conventions dans les domaines des soins dentaires, d'optiques et d'audioprothèses sont vraiment opérationnelles. Les syndicats de médecins se sont toujours montré extrèmement réticents vis-à-vis des réseaux mutualistes. "Il y a beaucoup moins de crispation" sur ce sujet, assure désormais Etienne Caniard, prenant l'exemple des discussions en cours avec des syndicats de chirurgiens. La question d'"un reste à charge zéro" est au coeur de ces échanges. Il s'agit, selon lui, d'étudier la prise en charge des dépassements d'honoraires pour certains "actes indispensables à la population" afin qu'ils soient "accessibles". Cela passerait par "un engagement bilatéral", résume Etienne Caniard.
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